Les réserves de gaz sont les moins entamées. Dans sa dernière édition, la revue statistique de BP, une référence dans le monde, indique que la durée des réserves algériennes de pétrole s'est établie à fin 2007 à 16,8 ans. Elles représentent 1% des réserves mondiales. Il s'agit de réserves prouvées, c'est-à-dire déterminées avec un plus grand degré d'exactitude. La production s'est élevée à 2 millions de barils en 2007. Elle inclut pétrole brut et liquides de gaz naturel (condensat et GPL). Elle représente 2,2% de la production mondiale. La revue de BP note que la production de brut de l'année dernière est en légère diminution par rapport à 2006 (-0,1%). Les réserves de gaz sont, elles, les moins entamées. Elles s'élèvent à fin 2007 à 4 500 milliards de mètres cubes. Leur durée de vie est de 54,4 ans. Elles représentent 2,5% des réserves mondiales. L'Algérie a produit 83 milliards de mètres cubes de gaz en 2007, contre 94 milliards de mètres cubes de gaz en 2006, soit une baisse de 1,7%. Elle représente 2,8% de la production mondiale. En 2007, le prix moyen du Brent, la variété de mer du Nord (référence pour le pétrole algérien) s'est établi à 72,39 dollars, soit une croissance de 11%. Les prix ont progressé d'un peu plus de 50 dollars à mi-janvier jusqu'à 96 dollars à la fin de l'année. La consommation globale de pétrole a crû de 1,1%, soit 1 million de barils par jour. Légèrement au-dessous de la moyenne décennale. La consommation a augmenté au Moyen-Orient, l'Amérique du Sud et centrale et en Afrique. Celle de l'Asie-Pacifique a crû de 2,3%. Quant à la production mondiale globale, elle a baissé de 0,2%, soit 120 000 barils/jour, la première chute depuis 2002. La production Opep a chuté de 350 000 barils/jour en 2007 en raison des décisions de baisse du plafond de production en novembre 2006 et février 2007. La consommation mondiale de gaz naturel a crû de 3,1%. La production a également augmenté de 2,4%. L'Algérie table sur le potentiel du champ de Hassi-Messaoud À noter que ces statistiques ne tiennent pas compte du potentiel minier algérien. Le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, s'appuyant sur les perspectives de découvertes, a avancé le chiffre de 30 ans. En d'autres termes, la durée de vie des réserves de pétrole de l'Algérie est estimée à trois décennies. Il restera toujours du pétrole en Algérie en 2040, a-t-il affirmé. Allusion sans doute au champ de Hassi-Messaoud. “Ce gisement supergéant pourra encore produire 600 000 barils/jour de brut pendant encore 30 à 40 ans, contre 400 000 barils/jour aujourd'hui”, avait souligné en ce sens un haut responsable de Sonatrach. À l'appui de ses affirmations, le ministre de l'Energie a argué que le domaine minier national est sous-exploré. Le nombre de puits par 10 000 km2 est dérisoire par rapport à la moyenne internationale. En ce sens, l'effort d'exploration plus intense au cours des dernières années a été sanctionné par un niveau record de découvertes : 20 en 2007. “Les gisements découverts sont de taille moyenne”, a nuancé un responsable de Sonatrach chargé de l'exploration. Même si le potentiel pétrolier algérien est considéré comme important, il convient de ne pas négliger la croissance de la population, les ambitions de croissance économique élevée qui qui vont tirer vers le haut la consommation locale de produits pétroliers et, partant, diminuer la rente. Le bons sens indique qu'il faut saisir cette opportunité d'une embellie financière exceptionnelle grâce à la flambée des prix du pétrole pour réduire sa dépendance à l'égard des résultats du secteur des hydrocarbures en diversifiant son économie, et en favorisant l'émergence d'une économie de substitution aux hydrocarbures. Cela ne veut pas dire ne pas maintenir l'effort d'exploration et les investissements dans les travaux délinéation et l'exploration développement à l'international, à même de repousser à plus loin l'extinction des réserves de brut du pays. En ce sens, l'Algérie a déjà décidé de ne pas intensifier la production de pétrole, afin de préserver le plus longtemps possible les accumulations pétrolières au profit des générations futures. N. Ryad