Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil contredit les prévisions des experts à propos des réserves pétrolières et gazières de l'Algérie. Hier, au Conseil de la nation (Sénat) en marge de la séance de clôture de la session de printemps du Parlement, le ministre d'Etat a déclaré devant un important parterre de la presse nationale qu'“il nous reste des réserves de l'ordre de trente sept (37) ans en hydrocarbures”. “Nous avons un million cinq cent milles mètres carrés de réserves pétrolières et gazières dont cinq cent mille n'ont pas encore été explorées”, a-t-il encore expliqué sur un ton rassurant. Il faut dire que les propos du ministre de l'Energie algérien viennent remettre en cause les données fournies récemment par le groupe anglo-américain British Petroleum réputé pour ses analyses et ses données chiffrées sur le secteur des hydrocarbures. Ce dernier expliquait, dans sa revue statistique sur l'énergie dans le monde, que la durée de vie des réserves pétrolières de l'Algérie n'est que de 16 ans. Ce qui voulait dire que si l'Algérie ne fait pas de découvertes significatives elle sera un importateur net de pétrole à partir de 2020. Selon toujours les mêmes analyses en comparaison avec les pays du Golfe et d'autres pays grands producteurs de brut, les ressources de l'Algérie s'avèrent très modestes. En revanche, les ressources gazières de l'Algérie sont beaucoup plus importantes. Ses réserves prouvées sont à fin 2003 de 4 520 milliards de m3, soit 2,6% des réserves mondiales. Leur durée de vie indique British Petroleum est de 54 ans. Les réserves de gaz de l'Algérie sont classées septième au monde. Sa production, de 82 milliards de mètres cubes en 2003, place le pays au cinquième rang à l'échelle de la planète. Par ailleurs, le ministre de l'Energie et des Mines dira aux représentants de la presse qu'il y “a eu la découverte de 15 autres puits de pétrole récemment”, ceci en plus des dix huit autres anciennement exploités. Le membre du gouvernement Ouyahia fera en outre état de l'élaboration prochaine d'un avant-projet de loi portant sur l'énergie nucléaire. “Ce projet sera fin prêt avant la fin de l'année en cours”, dira le ministre de l'Energie et des Mines. Selon, le membre du gouvernement d'Ahmed Ouyahia, il s'est agi “dans l'élaboration de cet avant-projet de loi, d'impliquer et de faire contribuer beaucoup d'experts algériens”. N. M.