Les 39 équipages, exclusivement féminins, du 6e rallye international des Colombes ont bouclé, jeudi dernier, la première étape de cette épreuve en franchissant le dernier point de contrôle qui se trouvait à proximité de l'hôtel Sheraton, face aux falaises d'Oran. Pour accueillir les concurrentes, il n'y avait malheureusement pas foule ; quelques curieux, des proches et les organisateurs de cette épreuve. Le départ de cette 6e édition du rallye international des Colombes a été donné ce 18 juin au matin, à partir d'Alger ; la première étape était Oran, soit 146 km à couvrir dans une moyenne ne dépassant pas les 54 km/h, et ce, par des routes nationales longeant la côte algérienne. En effet, cette épreuve organisée par la Fédération algérienne des sports mécaniques est une course de régularité avec plusieurs contrôles qui sont opérés par les organisateurs le long du parcours de la course, d'où l'importance du rôle du copilote qui doit indiquer à son pilote régulièrement le temps et le parcours effectué, ainsi que les différentes courbes des virages et autres difficultés signalées sur le tracé. Ne pas aller trop vite, trop lentement, et ne pas se tromper d'itinéraire, telle est la tâche du copilote. La plupart des participantes à ce rallye sont des habituées de l'épreuve et des amatrices de course de voitures. D'ailleurs, dans leur grande majorité, elles pilotent leurs propres véhicules et pour participer au rallye, elles n'hésitent pas à prendre quelques jours de congé ; certaines sont même grands-mères. Cette année, pas moins de 10 nationalités étaient représentées dans les équipages engagés ; des Tunisiennes, Marocaines, Libyennes, Françaises, une Palestinienne et une Chinoise… Nous rencontrons l'équipage algéro-palestinien à son arrivée, alors qu'un groupe de karkabou fait l'animation. “C'est très précis, il ne faut pas arriver trop tôt ou trop tard. Mais, c'est un plaisir de participer, ça nous permet de découvrir les régions de notre pays et en plus, c'est un milieu qui est vraiment sain”, raconte la copilote, le visage radieux, sur la ligne d'arrivée. Chérine est la première Palestinienne à participer à un rallye international. Sollicitée par les photographes, elle sort du véhicule un drapeau palestinien qu'elle brandit et fait le V de la victoire. Une émotion certaine et furtive que seules les quelques personnes présentes ressentiront. Juste à côté, un équipage entièrement algérien, c'est là les premières concurrentes à avoir franchi le dernier poste de contrôle dans les temps. Là encore, on découvre deux jeunes femmes épanouies et ravies de leur participation. “C'est fatiguant, la chaleur était pénible le long de la route et, à l'entrée d'Oran, nous avons eu un peu de mal à cause de la circulation”, explique Rafika qui travaille dans une société publique, et de rajouter : “Ce qui nous plaît dans ce rallye, c'est l'aventure, la conduite et de se retrouver toutes ensemble en fin de journée.” F. BOUMEDIÈNE