Le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghoulamallah a révélé, hier, les grands axes du statut particulier des fonctionnaires du secteur des affaires religieuses devant être examiné prochainement par le Conseil de gouvernement. Il y aura, a-t-il affirmé, un grand changement dans les missions de la mosquée, appelée à assumer “un rôle plus important qu'il y a 20 ans et qui sera différent de celui des années 1990”. Ce texte, qui prône l'idée de “l'unicité entre l'islam et la patrie” pourrait, selon le ministre, “nous préserver de beaucoup de dérives”. Le premier responsable du département des affaires religieuses soutient que ce statut particulier vise à relever le niveau d'instruction des différents intervenants dans le secteur en veillant à ce que la promotion de carrière des imams dépende de leur accès et leurs performances lors des concours et des stages de formation. D'autres changements sont annoncés au niveau des instituts de formation des imams qui ne seront désormais pas encadrés par des professeurs issus de l'enseignement supérieur, mais par des “imams formateurs qui ont acquis l'expérience du terrain”. Toujours au plan des nouveautés, le ministre a fait part d'un vaste programme de construction de centres culturels islamiques - de façon à en avoir au moins un par wilaya - dont certains ont été déjà réceptionnés. À l'occasion de cette rencontre avec les directeurs de wilayas des affaires religieuses qui s'est tenue à Dar-El-Imam, M. Ghoulamallah a indiqué que l'imam commence à jouer un rôle positif dans l'orientation de la société. “Aujourd'hui, quand les imams critiquent, ils remettent en cause les actes des responsables sans appeler à casser le pays, à détruire tout ce qui a été construit grâce au sang de nos martyrs. Ils prennent en main les problèmes de la société et défendent le principe de la paix et la sécurité”. Il met en exergue le rôle joué par les imams d'Oran qui ont “amené les hooligans à restituer ce qu'ils ont volé”. S'adressant aux directeurs de wilayas des affaires religieuses, il déclare que “les droits comme les dérives des imans relèvent de leurs responsabilités”. Déplorant la gestion de certains d'entre-deux, le ministre affirme avoir reçu des lettres de dénonciation de la part de citoyens réclamant leur départ. “Cela veut dire que je n'ai pas bien choisi et que je n'ai pas mis à ces postes les compétences qu'il faut”. Il les a appelés, en outre, à davantage de rigueur et d'exactitude, quand il s'agit d'établir et de transmettre des statistiques au ministère de tutelle et à faire preuve de vigilance dans la surveillance des lieux de culte. Enfin, interrogé en marge de cette rencontre sur l'augmentation de la participation de l'Etat dans la prise en charge des frais de la nouvelle saison de pèlerinage aux Lieux saints de l'Islam, le ministre des Affaires religieuses a répondu qu'elle sera fixée quand le coût du pèlerinage de l'an prochain sera évalué de manière définitive. Nissa H.