L'adjoint au maire aux relations de la ville de Beyrouth, connaisseur de l'Algérie, fait partie de la délégation libanaise qui devait présenter son rapport d'évaluation lors de la 4e conférence du projet euroméditerranéen Archimède. Pour ce dernier, l'espace euroméditerranéen revêt un caractère des plus importants. Promouvoir les échanges culturels, en faire une région d'entraide et de paix tout en espérant lors de son intervention que l'UPM en soi le promoteur. Dans cet entretien express, ce dernier évoque les mutations en cours et la difficulté de trouver un équilibre entre développement urbain et préservation du patrimoine culturel et architectural. Liberté : Quelles traces porte encore aujourd'hui Beyrouth des années de guerre ? Rachid Jalkh : La ville a vite effacé les séquelles de la guerre, tout le centre-ville a été reconstruit, les immeubles anciens ont été restaurés et la périphérique connaît un véritable boom. Comment se fait ce développement urbain à la périphérie ? On essaie de préserver le patrimoine, mais l'extension pose problème, le boom des prix du pétrole a eu pour conséquence à Beyrouth de faire exploser le marché de l'immobilier et du foncier. Les pays du Golfe ont tellement un excédent (en pétrodollars, ndlr) qu'ils ne savent plus comment l'utiliser. Aujourd'hui, le mètre carré se vend à 12 000 dollars, c'est énorme et les Libanais n'ont plus les moyens d'acheter et ne peuvent pas suivre cette flambée. Les pays du Golfe ont toujours été nombreux à Beyrouth. Cette envolée des prix en fait est néfaste pour nous, surtout ceux qui n'ont pas les moyens. Face à cette spéculation, comment parvenez-vous à préserver le patrimoine architectural et culturel de Beyrouth ? En effet, ce n'est pas évident. Vous savez, vous vous trouvez dans une situation où vous avez les promoteurs immobiliers privés qui rachètent des maisons, des bâtisses anciennes et qui les démolissent. Pour la municipalité, c'est cela l'enjeu : comment arrêter ce mouvement. Tout les quartiers font peau neuve etc. Chacun doit accepter d'assumer sa propre responsabilité. F. B.