Le ministre de l'Energie a déclaré qu'il fallait “revoir à la hausse le prix du gasoil et diminuer celui de l'essence et du GPL”. Ce qui, selon lui, “permettra à l'argent destiné à l'importation du gasoil d'être orienté vers la construction des écoles et des hôpitaux”. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, est revenu longuement hier sur la problématique des prix des carburants dans notre pays. S'exprimant, en effet, en marge de la clôture de la session de printemps du Parlement, le ministre de l'Energie, en réponse aux questions des représentants de la presse nationale, au Sénat (Conseil de la nation) qui évoquaient une panique de la population par rapport à ses déclarations relatives à la hausse du prix du gasoil, s'est d'abord interrogé : “Panique ?” Avant d'expliquer : “Il faut une véritable politique pour réduire la consommation du gasoil et une augmentation de la consommation de l'essence et du GPL en évitant essentiellement les essences polluantes.” Ses arguments sont que l'Algérie “est un pays importateur du gasoil, qui est un produit polluant et à un prix international”. “Quand le gasoil est vendu, il l'est à un prix local, ce qui fait que le Trésor public perd beaucoup”, explique-t-il avant de noter que “l'Algérie a pourtant beaucoup d'essence et de GPL”. Et au ministre de l'Energie et des Mines d'interroger : “Qu'est-ce qu'il faut faire par rapport à cette situation faisant que l'Algérie ait une attitude assez extraordinaire par rapport à sa politique en matière pétrolière?” Selon les propos du membre du gouvernement Belkhadem, “il faut revoir à la hausse le prix du gasoil et diminuer celui de l'essence et du GPL et introduire un nouveau produit en l'occurrence le GNL qu'il s'agira de vendre à des prix attractifs”. “Ce qui, explique-t-il, permettra au Trésor public de gagner beaucoup et que l'argent destiné à l'importation du gasoil sera orienté vers la construction des écoles et des hôpitaux”. À la question de savoir sur quelles bases les prix des carburants (gasoil, essence, GPL, GNL) en question seront déterminés, Chakib Khelil indiquera : “Vous savez comment sont élaborés les prix. Il s'agit de calculer le coût plus la marge de distribution plus la taxe.” À la question de savoir aussi quand est-ce que son initiative sera mise en application, le ministre ne semble pas avoir de réponse. “La concrétisation de ce projet dépend des décisions qui seront prises”, s'est-il contenté de dire sans donner de plus amples explications. Ce projet revêt-il un caractère urgent ? “C'était urgent, il y a de cela cinq ans”, indique-t-il tout en expliquant qu'“il y a de cela cinq ans quand nous avions proposé une diminution des prix relatifs en modifiant les marges et les taxes de telle manière à diminuer dans le temps les prix de l'essence et du GPL et en augmentant le prix du gasoil”, note-t-il tout en précisant à ce sujet qu'en l'occurrence “on ne peut pas prendre des décisions dans ce genre de situation”. Autrement dit, “il faut prévoir les problèmes et appliquer graduellement les changements”, souligne-t-il. “Sinon vous rentrez dans les problèmes quand il y aura crise”, avertit-il tout en indiquant qu'“il est très difficile d'appliquer une politique en un an”. Toutefois, le ministre remettra la balle dans le camp de “l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministère du Commerce, et des Finances pour la mise en application de ses propositions”. “Nous avons seulement formulé des propositions, la décision leur appartient”, conclut-il. NADIA MELLAL