Après le laxisme, l'administration se trouve confrontée à une situation d'indu occupant. “Ce qui a été fait d'une manière illégale ne sera par reconnu”, a affirmé, hier, lors d'une conférence de presse tenue en marge de la réunion d'évaluation des cadres de l'agriculture, M. Rachid Benaïssa à propos de certaines EAI et EAC dont les bénéficiaires auraient vendu leurs parts. Le ministre délégué auprès du ministre de l'Agriculture et du Développement rural est catégorique. “Personne n'a le droit d'acheter ni de vendre. Ce sont des terres qui appartiennent au domaine privé de l'Etat”, souligne-t-il. Selon lui, si la loi 87-18 permet la mise en place des relations de partenariat, le partenaire “n'a pas le droit de jouissance, et encore moins le droit de propriété”. En tout état de cause, pour M. Benaïssa, l'avant-projet de loi sur les terres agricoles du domaine privé de l'Etat prévoit la transformation des EAI et EAC en sociétés civiles d'exploitation agricole. “Si tricherie il y a, ce texte, une fois adopté, va la révéler”, dit-il. Quant au programme national de développement agricole, objet de la rencontre d'évaluation, M. Benaïssa semble satisfait des résultats. Pour cause, plus de 162 000 emplois ont été créés en 2002 dont 60% sont permanents. La surface agricole utile a augmenté. La superficie mise en valeur cumulée cette année est estimée à 67 288 hectares. Ces indicateurs témoignent, de l'avis de M. Benaïssa, “de l'acceptation du programme par les agriculteurs”. Le ministre délégué au développement rural affirme que si la croissance du secteur a baissé, c'est parce que le rendement de céréales a chuté. En revanche, la production des autres cultures, moins tributaires de la pluviométrie, a enregistré une croissance positive. D'où, pour lui, la nécessité de la mise à niveau des exploitations agricoles. Mais pour que ce programme puisse réussir, il faut l'adhésion de tous les intervenants y compris les collectivités locales. À ce titre, la Caisse nationale de mutualité agricole s'est retrouvée à plusieurs reprises dans des difficultés de trésorerie. Son P-DG estime que sa caisse, en finançant des opérations sur fonds propres, s'est retrouvée avec une trésorerie affichant des soldes négatifs. En fait, le premier responsable de la CNMA a relevé surtout les difficultés de recouvrement de ces créances, en raison, semble-t-il, des retards dans l'établissement des attestations “de services faits” par les agents du ministère de l'Agriculture. L'implication de la BADR dans le financement de l'agriculture va pouvoir soulager la CNMA. D'autant que la BADR a arrêté récemment différentes mesures à fin de faciliter l'accès au crédit aux agriculteurs. M. R.