Le Pdau, nouvelle version, vise la réhabilitation du centre historique de Tizi Ouzou ainsi que le décongestionnement des espaces urbains actuels par la canalisation des flux migratoires vers les nouveaux pôles urbains proposés. La révision du Pdau de la commune de Tizi Ouzou va-t-elle régler, une bonne fois pour toutes, le problème de spatialisation des projets de développement ? Permettra-t-elle, en outre, de décongestionner le centre urbain arrivé désormais à saturation ? En tout cas, la présentation de ce Pdau nouvelle version, à la plénière de l'APW, donne des raisons d'espérer. D'une superficie de 10 236 ha, le Pdau vise par sa révision la réhabilitation du centre historique de Tizi Ouzou ainsi que le décongestionnement des espaces urbains actuels par la canalisation des flux migratoires vers les nouveaux pôles urbains proposés. La révision de cet instrument d'urbanisme est rendue nécessaire, dès lors que le chef-lieu de wilaya dans son actuelle structure “ne peut faire face aux problèmes de fonctionnement, d'hiérarchisation des espaces, de flux très importants, notamment ceux des étudiants et des villageois”, constate M. Aoudj, représentant du maître d'œuvre, le BET ADS Progress, dans son exposé des motifs. Faute d'infrastructures suffisantes, Tizi Ouzou n'arrive pas à se positionner comme seconde couronne d'Alger, regrette l'intervenant. Pourtant, “Lbilaj” a pour vocation de représenter un pôle d'équilibre par rapport à la capitale. C'est que la promulgation de la loi 99-29 relative à la gestion et à la privatisation du sol a eu comme conséquence une urbanisation anarchique. La révision du Pdau a pris en considération, selon le même orateur, un certain nombre de paramètres censés contribuer au rééquilibrage de la structure urbaine de la ville des Genêts ainsi qu'à l'amélioration du cadre de vie. Il s'agit, entre autres, de la redéfinition des périmètres des POS (plans d'occupation des sols), la prise en charge des équipements structurants, des aléas naturels et technologiques, le traitement des grands ensembles et la préservation des terres à vocation agricole. Nombre de projets structurants ont été pris en charge dans la révision du Pdau. C'est ainsi qu'il est prévu la réalisation de la rocade nord, le prolongement de la rocade sud vers la RN12, l'extension de la voie ferrée d'Oued Aïssi vers Tamda, le lancement du CET à Oued Falli, la réalisation d'un stade de 50 000 places ainsi que l'aménagement de toute la zone concernée en pôle d'excellence avec les équipements suivants : complexe sportif, opéra, CHU, centre d'affaires, hôtel aqua-parc, parc d'attractions, CMS (centre médico-sportif), palais des expositions, etc. Le Pdau a également prévu la réalisation d'une ville nouvelle dans le même périmètre d'Oued Falli qui s'étalera sur une superficie de 270 ha. Ce qui peut représenter une alternative à la problématique du logement et de l'habitat que connaît la ville de Tizi Ouzou. Un seul préalable à cet ambitieux programme : l'aboutissement des procédures d'acquisition ou d'expropriation des terrains d'assiette concernés, a conclu Mohand-Akli Aoudj devant la plénière. Celle-ci a, par ailleurs, approuvé le budget supplémentaire 2008. La commission économie et finances prévoit des recettes de l'ordre de 1,77 milliard de DA, tandis que le total des dépenses obligatoires à déduire s'élève à plus de 1,41 milliard de dinars. Il reste donc le montant net à répartir avec un volume de 353, 85 millions de dinars. L'APW a, au début des travaux de sa session, voté quatre délibérations portant sur divers thèmes. La délibération portant classement des biens culturels a suscité une sourde polémique. Le texte en question propose le classement de plusieurs sites historiques et archéologiques. Mais voilà que le vice-président de l'assemblée a attiré l'attention de la plénière sur le litige resté pendant devant la justice à propos de la zaouïa de Sidi Ali Moussa, qui figure parmi les sites à classer. “On ne peut pas entraîner l'APW dans un conflit latent”, avertit Hadibi. Le wali de Tizi Ouzou n'y voit pas d'objection au classement du site en dépit du litige bien réel. Le président de l'APW, Mohamed Ikherbane, appuie son collaborateur en disant que “ce sera un précédent grave dans la gestion des zaouïas”. “L'APW n'a pas intérêt à s'impliquer dans un dossier pendant devant les tribunaux”, a-t-il expliqué. Y. A.