RESUME : Une bande de voleurs leur est tombée dessus. Ils les dépouillent de leur argent. Une patrouille de police passe près du jardin. La bande s'enfuit. La police n'a pas pu les rattraper. Ne comprenant pas la raison de leur présence en pleine nuit dans ce jardin, le chef de brigade décide de les emmener au poste de police… 58iéme partie Katia ferme les yeux un moment, souhaitant qu'en les rouvrant, elle réaliserait qu'elle est seulement en train de faire un cauchemar. Mais ce n'est pas le cas. Elle est bien dans ce fourgon. Le regard désolé de Badro la traverse. L'idée d'aller se promener est de lui. S'il l'avait écoutée et ramenée à l'hôtel, elle ne serait pas en route vers le commissariat. Ils ne tardent pas à y être. Katia et Badro sont séparés. Elle est emmenée dans un bureau où des policiers travaillent sur des documents. Ils jettent un coup d'œil vers elle. - Encore une, dit l'un d'eux. - La cellule est petite ! Elle ne comprend pas de quoi ils parlent. Un officier vient l'interroger. - Pourquoi vous ont-ils amenée ? - Moi et mon ami, on a été agressés au jardin public... Vos collègues n'ont pas trouvé mieux que de nous amener ici. Je ne comprends pas pourquoi. L'officier regarde sa montre. Il est 22h. - Vos papiers, s'il vous plaît ! - Je ne les ai pas. - Ils vous les ont confisqués ? - Non, je n'en ai pas… L'officier fronce les sourcils. - Ils vous soupçonnaient de racoler sur la voie publique ? - Non ! s'écrie-t-elle. On passait juste par là ! - Etes-vous d'ici ? Avez-vous un numéro où on peut joindre votre famille ? - Joindre ma famille ? reprend-elle. Non, on n'a rien… - Vous êtes d'où ? Katia ne répond pas. D'ailleurs, même aux questions suivantes relatives à sa vie privée, elle ne répond pas. Le fait qu'il veuille contacter sa famille lui donne la migraine. Elle ne veut pas retourner là-bas. Elle l'ignore mais elle ne laisse pas le choix à l'officier. L'examen de situation n'ayant pas été concluant, il décide de la mettre en garde à vue. Le temps de l'identifier… - Votre mutisme n'arrangera en rien vos problèmes ! Ils ne font que commencer… La jeune fille se retrouve en cellule en compagnie de voleuses, de prostituées et même d'une criminelle. Elle se tient dans un coin. Elle n'arrive pas à croire à sa malchance. Elle réalise qu'elle lui colle à la peau. En l'espace de deux jours, elle est allée d'une frayeur à une autre, d'une déception à une autre. Dans quelle situation allait-elle se retrouver demain ? Maintenant que la police la considère comme une racoleuse et une vagabonde, elle devra les convaincre du contraire. Mais comment ? - Hé toi, ma belle ! T'es là pourquoi ? lui demande une fille de son âge, habillée de court et décolletée, maquillée à outrance. - Je n'ai rien fait, répond-elle. J'ai été agressée, volée et me voilà enfermée ici ! Comme si j'étais coupable ! - Pauvre petite ! Nous aussi, on est des victimes, réplique la fille de joie. Moi, je voulais juste gagner de quoi me nourrir et m'habiller décemment en échange de quelques caresses ! - Moi, je ne suis pas comme toi, rétorque Katia. C'est injuste ce qui m'arrive. Qu'est-ce qui va m'arriver demain ? Est-ce qu'ils vont me garder ici ou me libérer ? La fille de joie sourit. Ce n'est pas la première fois qu'elle est arrêtée en plein “travail”. Ce n'est pas sa première et même sa dernière nuit en cellule. - Demain, tu vas rencontrer le procureur ! C'est lui qui décidera de ton sort. Prépare-lui quelques larmes et quelques phrases pouvant le bouleverser, sinon… - Sinon quoi ? demande la jeune fille, inquiète. - Tu risqueras la prison. Tu côtoieras des racailles de la pire espèce ! Ce n'est vraiment pas de chance pour toi ! - Oh non ! - Si. Arrange-toi pour que tu ne sois pas poursuivie, lui conseille une autre. Tu es jeune et c'est ta première. Avec un peu de chance, il en tiendra compte et te libérera dès demain. Katia se demande si la chance lui sourira un jour. Voilà où ses pas l'ont menée. Elle qui rêvait de liberté s'en est allée d'une prison pour se retrouver dans une autre… ADILA KATIA (À suivre)