La grippe a touché quelque deux millions de personnes en Algérie entre le 1er janvier et le 29 février 2008, a indiqué le Groupe régional d'observation de la grippe (Grog), qui a présenté hier à l'hôtel El-Aurassi le bilan de la saison grippale qui s'est étalée du 29 septembre 2007 au 31 mars 2008. Le Grog est un réseau de médecins sentinelles dans lequel sont impliqués l'Institut national de la santé publique (INSP) et l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Il regroupe une centaine de médecins volontaires des secteurs privé et public répartis à travers six wilayas du centre du pays : Alger, Blida, Boumerdès, Tipasa,Tizi Ouzou et Médéa. Ce groupe de médecins sentinelles est chargé de la surveillance des syndromes grippaux et de l'identification des souches responsables de la grippe saisonnière. Selon le Dr Hanoune Djouher de l'INSP, une activité grippale intense a été enregistrée entre les 1er janvier et 29 février 2008 avec un taux moyen de grippe réelle de 1 000 cas pour 100 000 habitants. Le pic a été atteint les 9 et 15 février 2008 avec 1437 cas pour 100 000. Les cas enregistrés sont âgés entre 16 ans et 60 ans et représentent respectivement 43,9% et 12,6% de l'ensemble des syndromes grippaux déclarés. Durant cette période, il a été également enregistré un pourcentage d'arrêt de travail ou de scolarité de courte durée de plus de 10%. Le virus de la grippe saisonnière infecte chaque année 5 à 15% de la population mondiale, provoquant de 250 000 à 500 000 décès annuellement selon la virulence. Le vaccin protège efficacement 300 millions de personnes. Depuis des décennies, les experts des maladies infectieuses avançaient différentes hypothèses sur les mouvements migratoires des virus de la grippe. Ils citaient des migrations entre les hémisphères sud et nord ou venant des tropiques où le climat permet à ces pathogènes de circuler toute l'année. Rafik Benkaci