La fondation Friedrich-Ebert a abrité jeudi dernier une rencontre sur les libertés syndicales. Organisée à l'initiative d'un collectif de syndicalistes licenciés pour le fait d'appartenance à une organisation syndicale ainsi qu'un collectif d'avocats, la rencontre de jeudi qui a été marquée par une importante présence (200 personnes) a débouché, après débat, sur la constitution d'un comité de quinze membres. Ce comité qui sera chargé d'engager la réflexion autour de la forme que devrait prendre la structuration des participants à la rencontre de jeudi (association, syndicat, comité ou conseil) aura également la tâche de définir d'ores et déjà un plan d'action. C'est en tout cas ce qu'a expliqué Badaoui, l'ancien secrétaire national de la Fédération des douanes affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Prenant la parole jeudi dernier pour introduire la rencontre, Badaoui a expliqué : “Nous avons décidé de structurer notre mouvement et de lui donner une dimension nationale et, dans le même temps, de créer des comités régionaux pour prendre en charge les problèmes qui se posent au niveau local.” L'initiative de créer le comité national de défense des libertés syndicales s'est faite, dit Badaoui, “devant l'absence de prise en charge des syndicalistes licenciés ou suspendus pour leur activité syndicale”. “S'il y a des gens auxquels on reproche autre chose que leur activité ou implication dans un syndicat, nous ne les prenons pas en charge”, explique Badaoui, avant de préciser : “Nous avons trouvé un nombre important de syndicalistes qui ont été lésés dans leurs droits et auxquels il faut bien faire quelque chose.” “Ces cas qui appartiennent à des organisations syndicales mais qui n'ont pas été défendus par celles-ci, ni par les associations et organisations de la société civile, ni par les partis politiques, nous comptons les défendre et les prendre en charge.” À ce sujet, Badaoui a fait remarquer que son comité n'a nullement l'intention de se substituer aux organisations syndicales existantes : “Nous n'avons nullement la volonté ni l'intention de nous substituer aux syndicats ou aux organisations syndicales, nous, nous intervenons en appoint.” Il faut dire, à ce sujet, que la situation des libertés syndicales est vivement critiquée par le Comité national de défense des libertés syndicales (CNLS). Ce dernier explique qu'“aucun des syndicats, ni centrales syndicales autre que le syndicat appareil ne sont consultés, ni invités aux négociations bilatérales sur les questions de l'heure et engageant l'avenir des travailleurs et du pays. Pour les autorités, seul le syndicat appareil est représentatif, alors que le terrain syndical est marqué de l'empreinte d'autres organisations syndicales très représentatives”. “Atteintes à l'exercice du droit syndical et persécution des syndicalistes : l'exercice du droit syndical est remis en cause par bon nombre d'employeurs. Les syndicalistes sont persécutés par leurs employeurs. Certains mutés abusivement, pour les autres traduits devant les commissions de discipline et enfin beaucoup de syndicalistes sont licenciés d'une manière arbitraire. Des syndicalistes sont même arrêtés par les forces de l'ordre et emprisonnés. Ces atteintes, même portées à la connaissance des autorités et des instances concernées, restent sans suite et sans réhabilitation et réparation des préjudices.” N. M.