Ayant opté pour l'économie de marché, d'ailleurs il n'y a pas d'autre choix, l'Algérie se doit de créer les conditions favorables, voire optimales, au plan de la loi, des textes réglementaires et aussi, c'est important, au plan psychologique. Il ne faut plus que l'investisseur soit perçu comme un élément dérangeant, mais bien comme un bâtisseur et un constructeur dont l'Algérie doit tirer une fierté certaine. L'argent du pétrole ne cesse de défrayer la chronique. Le Président lui-même, dans le premier Conseil des ministres depuis la nomination de Ahmed Ouyahia, n'a pas manqué de relever qu'il y a nécessité d'expliquer la destination et la manière dont il est dépensé. En effet, cet argent qui est constitué à 98% des recettes pétrolières est le centre d'intérêt et des convoitises. Il alimente également tous les phantasmes et tout l'imaginaire d'une large partie de la société. Jusqu'au Président qui demande au gouvernement d'expliquer d'une manière simplifiée aux citoyens la dépense de ressources qui sont à terme condamnées à l'épuisement. Le Président sait pertinemment que le développement économique ne se déroule pas, ne se réalise pas comme il se doit. Et il le fait savoir à chaque fois que l'occasion lui est donnée. Mieux, et au-delà des objectifs politiques, il en a même changé par deux fois le chef de l'Exécutif pour insuffler un peu de dynamisme à son programme de relance. Mais en vain ! Le pays est frappé d'inanité, d'attentisme et de léthargie. Le tableau n'est certes pas totalement noir, puisqu'il y a tout de même de l'investissement et des réalisations socioéconomiques. Mais pas au niveau des standards internationaux. Alors, le pétrole va s'épuiser, pas d'énergie de rechange exportable et rentable dans l'immédiat, en d'autres termes, pas de ressources ; en un mot une catastrophe annoncée. Telles sont les prévisions de nombreux experts. Maintenant, une bonne gouvernance, une réelle mise en place de l'économie de marché, une bonne gestion à tous les niveaux pourraient éviter à l'Algérie une relégation parmi les pays pauvres. Ce qui serait une hérésie, et une honte. Oublions ce cauchemar et revenons à la réalité ! L'Algérie dispose aujourd'hui de capacités en hommes, en savoir-faire et également de potentialités qu'il faut juste injecter dans le circuit économique, social ou éducatif pour voir surgir des miracles. L'Algérie regorge aussi de capitaines d'industrie qui ont déjà démontré tout leur savoir-faire et la pertinence de leurs investissements et d'entrepreneurs aux idées novatrices et constructives. Les clés de la relance ne sont pas perdues. Il suffit de bien s'en servir. Et là nous revenons à l'Etat et à la puissance publique. Ayant opté pour l'économie de marché, d'ailleurs il n'y a pas d'autre choix, l'Algérie se doit de créer les conditions favorables, voire optimales, au plan de la loi, des textes réglementaires et aussi, c'est important, au plan psychologique. Il ne faut plus que l'investisseur soit perçu comme un élément dérangeant, mais bien comme un bâtisseur et un constructeur dont l'Algérie doit tirer une fierté certaine. Alors, des décisions, des mesures ou une politique plus hardie pour une Algérie prospère et en paix. A. O.