Un calme précaire régnait, hier, à Tripoli, dans le nord du Liban, après de violents affrontements entre communautés. Neuf personnes ont été tuées à Tripoli, dans les affrontements entre sunnites et alaouites qui se sont poursuivis dans la nuit de vendredi à samedi avant que l'armée ne s'y déploie en force, a déclaré un responsable des services de sécurité. Un homme a été tué et un autre a succombé, hier, à ses blessures, portant à neuf morts le bilan des victimes des violences, a précisé le responsable sous couvert de l'anonymat. L'armée a entamé son déploiement dans les zones des affrontements et des renforts dépêchés à Tripoli ont commencé à prendre position, a ajouté le responsable. Les militaires ont reçu l'ordre de répliquer aux tirs, alors que des dizaines de blindés et chars légers sont entrés dans une rue située entre les quartiers sunnite de Bab El-Tebbaneh et alaouite, une branche du chiisme de Jabal Mohsen, zone des affrontements, selon la même source. Des coups de feu sporadiques étaient encore entendus en dépit de l'arrivée de l'armée. De violents affrontements marqués par des tirs intensifs et continus de rafales de fusils automatiques et de roquettes ont opposé les deux communautés durant la nuit de vendredi à samedi. Les combats s'étaient intensifiés en dépit de deux cessez-le-feu annoncés vendredi. Sept personnes, dont un garçon de dix ans et deux femmes, avaient été tuées en une journée depuis le début des combats dans la nuit de jeudi à vendredi. Une cinquantaine de personnes ont également été blessées dans les violences. Le ministre de l'Intérieur, Ziad Baroud, et le directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le colonel Achraf Rifi, se sont rendus à Tripoli vendredi soir pour examiner la situation sur le terrain et les moyens de restaurer le calme. Les affrontements entre les deux communautés avaient commencé fin juin et avaient depuis fait quatorze morts et une centaine de blessés à Tripoli. La situation s'était calmée à la suite de la formation d'un gouvernement d'union nationale, où l'opposition menée par le Hezbollah libanais et appuyée par la Syrie et l'Iran, a obtenu une minorité de blocage. Les nouveaux combats interviennent alors que le gouvernement prépare sa prochaine déclaration de politique générale et que les discussions achoppent sur la question des armes du Hezbollah. La “Déclaration gouvernementale” doit tracer les grandes lignes de la politique du cabinet et être adoptée par un vote du Parlement. D. S./AGENCES