“Il est impossible de parler de travail politique dans une situation fermée ou de statu quo.” C'est ce qu'a confié, hier, Abderrahmane Belayat, du parti FLN, au deuxième jour de la rencontre organisée par le centre d'Echaab des études stratégiques. Intervenant sur la communication politique, ce dernier a reconnu que sa formation a connu deux grandes étapes, celle où le FLN était parti unique et celle du multipartisme, où le FLN était dans l'opposition puis au pouvoir. M. Belayat n'a, cependant, pas omis de rappeler la période où le FLN était un mouvement de Libération nationale, employant alors une communication propre à un mouvement indépendantiste. “Nous sommes appelés à actualiser sans cesse les méthodes de communication”, a-t-il ajouté. Comme à son accoutumée, l'intervenant ne s'est pas gêné pour lancer au visage de ceux qui l'importunaient que le parti FLN “n'est pas venu au multipartisme de gaieté de cœur”, en signalant dans le même temps que les formations politiques “ne sont pas des enfants de chœur”. De son côté, Ali Zeghdoud, chef du Rassemblement algérien, a tenu un discours qui a surpris plus d'un. Profitant de la tribune qui lui était offerte, il a en effet dénoncé des individus évoluant dans l'administration “qui se comportent comme des politiques” et qui “bloquent les partis, surtout les petits”, sans pour autant les nommer. M. Zeghdoud a également parlé de l'existence d'un “grand lobby en Algérie qui a un mandat de l'extérieur”, faisant référence à des francophones. “Heureusement, précisera-t-il par la suite, qu'il y a une seule langue (nationale, ndlr) maintenant.” Avec son intervention, Badreddine Mili, ancien DG de l'APS, également ex-responsable au ministère de la Communication, a tenté de remettre les pendules à l'heure. Ce dernier a tenu à distinguer entre l'activité du journaliste, qualifiée de “libre”, qui “obéit à des lois réglementaires et constitutionnelles”, et la communication politique qui représente, à ses yeux, “une méthode de travail” relativement “nouvelle”, apparue seulement dans les années 1920. En matière de communication politique, qui vise à utiliser intelligemment les moyens de communication et d'information, et surtout à “rapprocher le gouvernant du gouverné”, il a cité le cas de trois chefs d'Etat ayant réussi, certains “relativement”, à rallier les autres à leur politique, à savoir Franklin Roosevelt (Etats-Unis), le général de Gaulle (France) et Habib Bourguiba (Tunisie). Il sera relayé par l'animateur du forum qui, lui, a relevé que “la communication est un mode de construction de confiance”. Le Dr Adimi a, pour sa part, mis en exergue certaines notions. Pour cet universitaire, “la communication commence par une idée” qu'il faudra ensuite transmettre aux citoyens. “En Algérie, la plupart des partis politiques ne disposent pas d'un journal, faute de moyens”, a remarqué l'intervenant. Il a, en outre, indiqué que dans le domaine des médias et de l'audiovisuel en particulier, “la notion de service public est absente de l'esprit du responsable algérien”. M. Adimi a, par ailleurs, insisté sur le travail de proximité et la crédibilité des responsables, qu'ils soient dans les institutions de l'Etat ou dans les partis politiques. “Le citoyen a aussi le droit de critiquer, même le président de la République”, a-t-il avancé, non sans déplorer les survivances du passé, encore opposées à la notion de citoyenneté. “Une telle situation ne peut travailler en faveur d'une véritable communication”, a conclu le Dr Adimi. H. A.