Plus de 50 agents des services secrets serbes, mis sur la piste de Radovan Karadzic par un appel téléphonique anonyme, ont été mis à contribution pour filer “jour et nuit” pendant plusieurs mois celui qui était alors le faux Dr Dragan Dabic, a rapporté hier la presse serbe. “Nous avons établi le contact avec lui lors d'un symposium tenu du 23 au 25 mai à Belgrade et depuis, plus de 50 agents” se sont relayés pour le surveiller jour et nuit, mais la plupart des agents ne savaient pas “de qui il s'agissait”, a déclaré au quotidien Press une source policière ayant requis l'anonymat. La principale difficulté de cette enquête était de vérifier si le docteur Dabic était effectivement Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie qui avait disparu depuis 1996. “Deux de nos agents se sont présentés comme un couple ayant un problème de stérilité et ont réussi, au terme d'une séance, à dérober quelques cheveux du docteur qui nous ont permis de procéder à une vérification d'identité par ADN”, a indiqué cette source policière. Les journaux serbes fournissent lundi de nombreuses révélations sur les circonstances qui ont entouré la capture de Radovan Karadzic. Le quotidien Vecernje Novosti, citant des sources proches de l'enquête, assure que Dabic/Karadzic était sous surveillance étroite depuis trois mois et que l'opération d'arrestation a été décidée “lorsque trois circonstances majeures” ont été réunies. La première de ces trois circonstances a été l'entrée en fonction du nouveau chef des services secrets Sasa Vukadinovic, proche du président serbe pro-européen Boris Tadic. La seconde, énumère le journal, est le fait que Karadzic aurait pu, se sachant découvert, tenter de fuir. La dernière circonstance a été l'arrestation de Stojan Zupljanin, en juin 2008, recherché aussi par le TPI, qui a entraîné la désorganisation totale du réseau des personnes qui aidaient les fugitifs, poursuit Vecernje Novosti. Seules quelques personnes étaient au courant de la véritable nature de la filature du faux Dr Dabic, à savoir les responsables des services secrets et le procureur pour les crimes de guerre, Vladimir Vukcevic, selon le quotidien. R. I./Agences