Neuf Palestiniens ont été tués et plus de 90 blessés samedi dans la ville de Gaza dans de nouveaux affrontements entre les forces du Hamas et des membres du Fatah, dont certains ont été autorisés par Israël à fuir via son territoire, au nombre de 180 personnes qui ont rejoint la Ramallah en passant par Israël. Les violences, qui ont duré une bonne partie de la journée, ont éclaté dans la matinée lorsque les forces du Hamas ont tenté d'arrêter dans le quartier de Choujaïya des membres du clan familial Helis (pro-Fatah) accusés d'être responsables d'un attentat à la bombe le 25 juillet. Le Hamas accuse des membres du Fatah, le mouvement du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, d'être responsables de cet attentat près d'une plage de Gaza qui avait coûté la vie à cinq membres des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, et à une fillette de cinq ans. Le Fatah a démenti toute implication. Le Hamas a annoncé que deux de ses hommes avaient été tués samedi, et des responsables médicaux ont déclaré que sept autres personnes, en majorité des civils, avaient péri dans les affrontements. En outre, plus de 90 personnes ont été blessées, et sept d'entre elles étaient dans un état grave, selon les responsables médicaux. Islam Shahwan, porte-parole des forces de sécurité du Hamas, a indiqué que les violences avaient pris fin dans l'après-midi. Pour sa part, le porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, a accusé la famille Helis et d'autres familles qu'il n'a pas nommées “d'avoir tiré des obus de mortier contre la police du Hamas, ainsi qu'une roquette contre le centre-ville de Gaza” depuis un complexe de maisons à Choujaïya. Plusieurs membres de la famille Helis sont “responsables de l'attentat à la bombe du 25 juillet”, a-t-il également affirmé. Adel Helis, un dirigeant du Fatah, a démenti ces accusation. “Ce sont des mensonges. Nous n'avons pas tiré de roquettes ou d'obus de mortier. C'est le Hamas qui commet des crimes. Nous avons demandé à toutes les factions palestiniennes, islamistes et nationalistes, d'user de leur influence pour que ces crimes cessent”, a-t-il déclaré. Ahmed Helis, autre membre du clan, a déclaré : “Les forces du Hamas ont assiégé notre maison et commencé à la bombarder avec des obus de mortier à partir de 5h30.” (2h30 GMT). Le président de l'Autorité palestinienne a appelé Ahmed Helis “pour lui exprimer son soutien et dénoncer l'attaque du Hamas”, selon un communiqué du bureau de M. Abbas. Il a également déclaré à M. Helis que “les attaques du Hamas ébranlent son appel au dialogue national entre Palestiniens”. En fin d'après-midi, des dizaines de membres du Fatah, parmi lesquels Adel et Ahmed Helis, se sont présentés au point de passage de Nahal Oz, entre Gaza et Israël, dans le but de fuir vers Ramallah, en Cisjordanie, siège de l'Autorité palestinienne. Cette ouverture exceptionnelle du point de passage a été décidée par le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, qui avait été personnellement sollicité par M. Abbas et le Premier ministre palestinien Salam Fayyad. Israël a fermé sa frontière avec Gaza à la suite de la prise de contrôle de ce territoire par le Hamas, lors d'un coup de force en juin 2007 contre le Fatah de M. Abbas, qui ne contrôle plus aujourd'hui que la Cisjordanie. DJAZIA SAFTA/AGENCES