Plus de 200 membres du Fatah, dont des responsables politiques, avaient fui samedi la bande de Ghaza après des combats. Israël a annoncé hier le prochain transfert en Cisjordanie de membres du parti palestinien Fatah réfugiés sur son territoire après des heurts meurtriers à Ghaza où selon l'Etat hébreu leur vie est en danger. Plus de 200 membres du Fatah, dont des responsables politiques, avaient fui samedi la bande de Ghaza après des combats entre les forces du mouvement islamiste Hamas et le clan de la famille Hellis, lié au groupe rival Fatah. Le Hamas a accusé ce clan d'être responsable d'un attentat à la bombe, le 25 juillet à Ghaza, qui a tué cinq membres de sa branche armée et une fillette. Après les combats, les plus violents depuis la prise de pouvoir du Hamas à Ghaza en juin 2007, M.Abbas avait indiqué «préférer» que les fugitifs rentrent à Ghaza afin que son parti y maintienne une présence. Il ne s'est toutefois pas opposé à leur transfert à Ramallah en Cisjordanie. «Dimanche, après une requête du président Abbas et du Premier ministre Salam Fayyad qui ont assumé la responsabilité de leur sécurité, l'armée (israélienne) a commencé à faire rentrer les fugitifs du Fatah dans Ghaza», selon un communiqué du ministère israélien de la Défense. «Les autorités israéliennes ont interrompu le processus quand elles ont reçu des informations selon lesquelles ils (les fugitifs) étaient arrêtés par le Hamas et que leur vie était en danger», a ajouté le communiqué. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak s'est entretenu avec des responsables palestiniens «pour les convaincre de permettre aux réfugiés de gagner Ramallah» et l'armée «se prépare à les transférer dans cette région», selon le texte. Un haut responsable palestinien, impliqué dans les pourparlers, a indiqué qu'un «premier contingent de 30 personnes» avait subi des «vérifications de sécurité» et avait été autorisé à se rendre à Ramallah. Le reste fera de même après des vérifications similaires et ceux qui seront refoulés seront transférés en Egypte, a-t-il ajouté, précisant que 190 membres du Fatah étaient présents à l'heure actuelle en Israël. Dimanche, 35 fugitifs avaient regagné Ghaza mais dix d'entre eux avaient été arrêtés par le Hamas, selon le mouvement islamiste. «Ceux qui ont enfreint la loi feront l'objet d'une enquête et, s'ils sont coupables, ils seront jugés. Ceux qui s'avèreront innocents seront relâchés», a dit un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri. Vingt-deux membres du Fatah blessés dans les combats ont été soignés dans trois hôpitaux du sud d'Israël. Ahmed Hellis, un dirigeant du Fatah, figure parmi eux, selon des sources palestiniennes. Aucune confirmation n'a pu être obtenue de source israélienne. Selon des sources hospitalières palestiniennes, les heurts de samedi ont fait neuf morts et 90 blessés, mais selon des groupes de défense des droits de l'Homme palestiniens, 11 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées. Le Fatah à Ghaza a accusé dans un communiqué le Hamas de poursuivre «les arrestations politiques» en dépit des ordres données par M.Abbas à ses services de sécurité de libérer tous les membres du Hamas interpellées depuis une semaine en Cisjordanie. Selon le porte-parole de la police du Hamas, Islam Chahwane, 200 personnes ont été arrêtées par le Hamas après les combats, mais cent ont été depuis relâchées. La décision d'Israël de transférer les fugitifs en Cisjordanie intervient également après un appel urgent de l'Association israélienne des droits de l'homme auprès de la Cour suprême lui demandant de s'opposer au retour des membres du Fatah à Ghaza en raison de menaces sur leur vie.