Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a répondu aux multiples critiques de la presse qui avait relaté le déroulement des inscriptions et ouvert ses colonnes aux nouveaux bacheliers ainsi qu'à leurs parents. Ainsi donc, selon le ministre, les orientations des nouveaux bacheliers ont été décidées dans une “totale transparence” et affirmé que le paramètre du choix demeure l'aptitude pédagogique du nouvel étudiant. “Le système mis en place pour orienter les nouveaux bacheliers a fonctionné correctement. Nous avons été justes, transparents et équitables vis-à-vis d'eux.” Comment expliquer, alors, qu'un handicapé se retrouve orienté vers une filière sportive, ou qu'un futur étudiant en médecine habitant Skikda se trouve orienté vers Alger ? Le ministre va plus loin et affirme que “nous n'avons pas eu de bugs dans le système informatique mis en service, ni une mauvaise maîtrise. Le seul paramètre et la mesure d'orientation sont l'aptitude pédagogique du bachelier qui se traduit par la moyenne obtenue”, a-t-il ajouté. Pourquoi, alors des milliers de bacheliers de l'intérieur du pays ont été envoyés vers Alger où ils ont eu comme seule réponse : “Ce n'est pas de notre faute. C'est celle de l'INI, chargé de gérer les fiches de vœux.” Reconnaissant que des difficultés ont été rencontrées dans l'opération d'orientation des nouveaux étudiants, notamment ceux ayant obtenu leur bac avec une mention (1 106 mentions très bien, 11 500 bien et 6 000 assez bien), M. Harraoubia a lié cette situation au fait que la majorité de ces bacheliers préfèrent poursuivre des études dans des filières médicales ou des branches polytechniques, des travaux publics et des sciences vétérinaires. Il a, à cet égard, cité l'exemple des filières médicales, dont 12 000 places pédagogiques sont disponibles pour la prochaine rentrée universitaire, alors que les bacheliers qui ont eu leur bac avec mention “très bien” et “bien” avoisinent les 13 000. Les arguments tardifs du ministre tentent de faire croire que tout s'est bien passé dans les meilleures conditions du monde, alors que la réalité est tout autre : il y a eu désorganisation totale de l'opération des pré-inscriptions et davantage de désorganisation dans l'opération de recours. Le tout enveloppé dans un black-out médiatique total de la part de l'administration de M. Harraoubia. Lorsque des bacheliers, voulant s'inscrire sur Internet, se voient répondre que leur fiche de vœux n'était pas prise en compte et que, de ce fait, ils sont orientés systématiquement, il y a de quoi se poser des questions sur la fiabilité du système informatique mis en place. Des cas de bacheliers ayant été surpris d'apprendre que d'autres ont fait les inscriptions à leur place sont légion. N'empêche que le ministre a enfin décidé de parler et de prolonger la période des inscriptions pour les bacheliers n'ayant pas pu le faire à temps. Le ministre a également annoncé que des logements seront mis à la disposition des enseignants affectés dans des centres universitaires au Sud et à l'intérieur du pays pour la prochaine rentrée. “Cette année, nous mettrons à la disposition de ces enseignants (affectés au sud du pays) des logements pour les accueillir”, a-t-il dit, ajoutant que ce genre d'initiative s'inscrit parmi les mesures décidées pour encourager les enseignants à se déplacer vers ces régions du pays. Les logements en question sont, selon lui, “dégagés” et “prêts” à recevoir les enseignants concernés. Une bonne nouvelle, si elle est suivie concrètement. Par le passé, des initiatives similaires avaient été prises et des promesses de logements avaient été faites, mais qui étaient restées au stade des promesses. A. B.