A l'instar de beaucoup de familles algériennes qui ont perdu un ou plusieurs des leurs dans le violent tremblement de terre enregistré mercredi dernier en début de soirée, Liberté vient de perdre à jamais son chef de bureau de Boumerdès, Rabah Hammouche, également frère de notre collègue Mustapha, laissant une femme et une fillette de 3 ans qui, toutes deux, ont eu la chance de survivre à cette incroyable colère de la nature. C'est meurtris par ce drame qui vient une nouvelle fois de frapper de plein fouet l'Algérie, que nous avons appris le décès tragique de notre ami Rabah, à l'âge de 41 ans, surpris par l'ampleur d'un événement qu'il ne couvrira pas, lui qui était tout le temps sur le pied de guerre pour la couverture de l'actualité dans la région de Boumerdès. Lui, le professionnel qui n'attendait pas les instructions de la rédaction centrale pour effectuer une mission, assurer une couverture, élaborer un reportage ou une enquête, n'a jamais rechigné sur quoi que ce soit. D'ailleurs, ce mercredi, quelques heures seulement avant que ne survienne le drame, il nous a adressé un fax à la rubrique régionale, dont j'assure la responsabilité, nous demandant de lui établir un ordre de mission aux fins de réaliser une enquête reportage sur la région de Sidi-Daoud, où continuent à sévir des groupes terroristes affiliés au GSPC de Hassan Hattab. La mission, il n'aura pas le temps de la faire. Rabah était de ceux qui n'hésitaient pas à prendre des initiatives pour assurer tel qu'il se doit sa mission d'informer pour laquelle il s'était engagé, après avoir travaillé quelques années comme enseignant. Il a été recruté à Liberté, il y a un peu plus d'une année. Il ne cessait de prier le directeur de la publication de venir à Boumerdès visiter le bureau local du journal, inauguré juste avant son recrutement. Volontaire et ambitieux, franc et gentil, ce sont là les qualités que je retiens de lui, sans exagération aucune. Il lui arrivait souvent de se déplacer à la rédaction centrale à Alger. Taquin et blagueur, et sans se démarquer de son humilité qui lui colle comme une seconde nature, il a réussi à se faire adopter très facilement par le collectif. Il ne se gênait jamais pour me tarabuster, me demandant, poliment bien sûr, la publication des papiers qu'il envoyait. Le dernier en date qu'il a envoyé concernait les risques qui menacent le patrimoine forestier de la wilaya de Boumerdès. Il devait être publié dans l'édition d'aujourd'hui. H. S.