La tragédie qui a endeuillé le pays a touché également le monde sportif. Des familles de footballeurs ont été décimées par ce drame cruel. C'est ainsi que l'entraîneur Brahim Ramdani, qui a lui- même échappé à la mort de justesse dans son immeuble de Réghaia a perdu sa femme, sa fille et son beau-fils. Devant les écrans de télévision, Ramdani, en pleurs, a expliqué qu'il a lui-même, avec l'aide de volontaires, arraché les corps des décombres et sauvé d'autres membres de sa famille. Il n'a pas hésité à mettre en exergue le manque de moyens qui a rendu les opérations de sauvetage très aléatoires. La mine abattue, Ramdani ne trouvait pas les mots pour exprimer sa tristesse au milieu de ce décor apocalyptique. A Bordj Menaïel, les deux joueurs de la JS Kabylie, Belkaïd et Bendahmane seront également frappés de plein fouet par cette nuit cauchemardesque du 21 mai 2003. Des parents à eux périssent dans le tremblement de terre. Devant cet état de fait, Belkaïd renonce au stage avec l'équipe nationale en France. Toujours dans la même ville, l'ex-gardien de la JSM Bordj Menaïel, Sid Rouhou a du mal à retenir ses larmes. Des parents à lui sont emportés par le déchaînement de la nature. D'autres proches de sportifs, à l'instar de la famille Irmal, Galoul, Samadi et Drali viendront s'ajouter également à la liste déjà longue du tremblement de terre. Sur le plan des infrastructures, le bâtiment “B” du centre de l'élite sportive de Ghermoul n'a pas résisté à la secousse tellurique. Avec son effondrement, il a tué quatre personnes, fait 6 blessés et... des milliards en fumée. Des infrastructures similaires à Rouiba, Reghaïa, Boumerdès, Aïn Taya et Aïn Benian ont subi également de grands dommages. Il va sans dire que de telles pertes auront des répercussions néfastes sur la pratique sportive en Algérie, qui souffrait déjà d'un déficit certain sur le plan infrastructurel. Par ailleurs, les dégâts occasionnés vont pousser les pouvoirs publics a débloquer des subventions conséquentes pour la rénovation et la construction de nouvelles infrastructures de remplacement, notamment en perspective des jeux Panarabes. Des décisions allant dans ce sens sont attendues pour la semaine prochaine, indique-t-on auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports. Enfin, à propos de l'effondrement du bâtiment “B” du centre de Ghermoul, des sources digne de foi ont affirmé que les défaillances ont été constatés au niveau de la construction de l'édifice, ce qui a engendré son effondrement. Le ministère de la Jeunesse et des Sports, serait bien inspiré de diligenter une enquête qui déterminerait les responsabilités, surtout que certains n'hésitent pas à parler de nouvelles constructions qui auraient été “greffées” au bâtiment “B”, d'ou sa fragilité apparente... S. B.