Evidemment, lorsqu'il s'agit de mœurs, l'absence de l'Etat livre toute une société aux extrémistes religieux qui ne rêvent que de ça. Il en est de même pour les régions où les conflits ethniques sont instrumentalisés pour régler les comptes entre bandes rivales. C'est le cas à Berriane où, cycliquement, des affrontements communautaires ont lieu. Les incidents de Sidi-Aïssa constituent un fait grave, tellement grave qu'ils ne doivent pas être inscrits au registre des “faits divers”. Les dérapages, ayant provoqué mort d'homme à Sidi-Aïssa, sont le résultat d'un laisser-aller intolérable de la part des services de sécurité de cette localité. La nature ayant horreur du vide, c'est la vendetta qui a pris le dessus, gérée et animée par des extrémistes en mal de légitimité. Ailleurs, comme ce fut le cas à Zéralda, ce sont des bandes criminelles qui se sont érigées en maîtres des lieux, faisant régner la terreur dans cette zone pourtant réputée être bien gardée. En Kabylie, plusieurs villages ont connu des incidents où les habitants ont crié leur refus de voir les débits de boissons alcoolisées clandestins proliférer, avec leur lot de criminalité et de prostitution. Le dernier en date a eu lieu dans la banlieue de Tichy où les citoyens ont crié leur ras-le- bol de voir leur région transformée en un lieu de prédilection de la prostitution. L'absence de l'Etat laisse place à l'émergence d'une maffia qui puise dans les rangs des marginaux pour s'imposer. Evidemment, lorsqu'il s'agit de mœurs, l'absence de l'Etat livre toute une société aux extrémistes religieux qui ne rêvent que de ça. Il en est de même pour les régions où les conflits ethniques sont instrumentalisés pour régler les comptes entre bandes rivales. C'est le cas à Berriane où, cycliquement, des affrontements communautaires ont lieu. Il en est de même dans le monde du sport où la fin de saison footballistique de juin dernier a donné lieu à des spectacles affligeants, encouragés par des dirigeants de la balle ronde en mal de victoires propres sur le terrain. Ces dérapages se déroulent alors que les services de sécurité engagent une bataille sans merci contre les groupes terroristes. La dernière opération, ayant permis d'abattre 12 terroristes à Tizi Ouzou, constitue une preuve supplémentaire de la détermination et de l'engagement sans faille dans la lutte contre le terrorisme. Cependant, cette lutte ne devrait pas occuper toutes les forces de sécurité. La criminalité urbaine, les maffias locales, le prosélytisme et le charlatanisme devraient, eux aussi, être combattus avec toute la force de la loi, au risque de voir des incidents comme celui de Sidi-Aïssa se reproduire. Ce n'est pas seulement l'affaire des services de sécurité, mais aussi, et surtout, des collectivités locales, souvent complices dans l'apparition de situations de non-droit. A.B.