La fermeture de la sablière El-Righia, dans la wilaya d'El-Tarf, principale pourvoyeuse de sable pour plusieurs wilayas, dont Annaba, El-Tarf, Guelma et Souk-Ahras, a été durement ressentie par le secteur de l'habitat et de la construction. Elle intervient, malheureusement pour les entreprises concernées, en plein milieu de la saison sèche qui est la plus propice pour les chantiers lancés dans le secteur. Plusieurs de ces derniers sont, en effet, déjà à l'arrêt, et ce, dix jours à peine après sa fermeture décrétée, précisons-le, par l'Agence nationale de géologie et du contrôle minier (ANGCM), selon laquelle la sablière n'aurait pas respecté l'art minier et mis en vente du sable quartzeux comme sable de construction. Une correspondance, dont nous détenons une copie, fait état de l'infraction constatée par les ingénieurs de la police des mines de l'antenne régionale de Guelma. Subissant de plein fouet la décision de fermeture de ladite sablière, les grosses entreprises du secteur de l'habitat, à l'image de Batigec, Baticic et Genisider, pour ne citer que celles ayant à charge de réaliser les milliers de logements programmés au titre du sectoriel et du quinquennal, commencent à donner des signes d'inquiétude suite à la rupture brutale de l'approvisionnement de leur chantier en sable. Même le groupe japonais Cojaal, en charge du tronçon est de l'autoroute transmaghrébine, consommateur potentiel de sable, serait déjà en situation de pénurie de ce précieux matériau, affirment des sources proches de ce gigantesque chantier. Aujourd'hui, la seule carrière fonctionnelle dans la région est celle de Benazzouz, dans la wilaya de Skikda. S'y approvisionner est non seulement ruineux économiquement en frais de transport, mais pose également problème du fait que cette carrière est liée par contrat avec d'autres entreprises domiciliées dans sa circonscription, dont la cimenterie de Hdjar-Essoud. “La fermeture de la sablière El-Righia va certainement avoir des répercussions sur le rythme des chantiers relevant du secteur de l'habitat, en particulier”, s'alarment certains promoteurs immobiliers de la wilaya de Annaba. “Cette pénurie, qui vient compromettre notre quota dans le programme présidentiel de un million de logements, est d'autant plus contraignante qu'elle intervient juste après celles qui ont concerné le ciment et le rond à béton”, estiment-ils. b. badis