Entreprise par les services de la direction de la culture, une importante opération de restauration du patrimoine archéologique et historique que recèle la wilaya a touché la quasi-totalité des sites et monuments recensés. Cependant le mausolée de Sidi Berkani semble n'avoir pas été intégré au processus de récupération du patrimoine ancien en dépit de la valeur culturelle et historique du personnage qui y est enterré, car celui-ci est toujours considéré par la population comme l'un des principaux saints patrons de la ville. Nul n'ignore d'ailleurs que le mausolée est un tropisme pour de nombreuses familles citadines qui s'y rendent chaque fois qu'elles le désirent pour implorer la bénédiction du saint patron et fréquenter un lieu où les rencontres sont des plus conviviales. En fait rien ne justifie cette forme “d'exclusion” si l'on sait que le mausolée de l'autre saint, en l'occurrence Sidi Sahraoui, vient, pour sa part, de bénéficier de travaux de restauration qui ont permis sa fréquentation par la population qui, indique-t-on, le considère aussi comme un important protecteur de la cité. Le mausolée de Sidi Berkani attend son tour, sachant qu'il ne se trouve qu'à quelques pas de l'ancienne résidence du bey de la province du Titteri, occupant présentement une aile intérieure d'une habitation fortement marquée par la patine du temps. Constituées d'une salle exiguë et d'un dôme, les surélévations de ses murs présentent de grandes lézardes qui ne pourront jamais résister en cas de secousses d'intensité moyenne, si rien n'est rapidement entrepris pour le renforcement de ses structures. Même si le catafalque du saint est bien conservé, entouré d'une armature en bois sculpté et disposé au centre d'une minuscule salle, l'endroit est chaque jour visité par des personnes de tous les milieux dont aussi des vendeuses de bijoux. Il faut peut-être rappeler que le site a la particularité d'être un lieu de recueillement à la mémoire du personnage qui a marqué l'histoire de la région. En effet, le saint patron est aussi l'ascendant de Benaïssa Berkani qui a été le calife de l'?mir Abdelkader à Médéa. Eu égard à l'importance du lieu, il est donc nécessaire qu'une action de restauration soit rapidement entreprise pour le préserver sachant que cela ne risque pas d'obérer le budget de la collectivité. La restauration du mausolée de Sidi Sahraoui qui a été achevée il y a plusieurs mois a été bien accueillie, si l'on sait aussi que la légende fait du personnage le protecteur des habitants de la ville qui, par la grâce de Dieu, ne risqueront jamais de connaître la misère. M. EL BEY