Les différentes opérations de restauration qui ont touché un grand nombre de sites et monuments, entreprises dans le cadre du programme des services de la culture, ne concernent pas le mausolée du saint Berkani. Ce monument continue encore de nos jours d'être un tropisme pour de nombreuses familles citadines qui s'y rendent pour implorer sa bénédiction. Considéré comme un important saint patron de la ville, son mausolée n'est entretenu que grâce à la volonté des bienfaiteurs et des personnes qui continuent à le fréquenter. Occupant une aile d'une habitation, le site est fortement marqué par la patine du temps qui a accentué sa dégradation du fait de l'absence de travaux de restauration. Le visiteur doit, pour y accéder, passer par une porte commune et traverser un patio de plus en plus réduit des suites des pertes d'espaces envahis pour les besoins d'habitation. Disposé au centre d'une salle exiguë et surmontée d'un dôme, son catafalque entouré d'une armature en bois sculpté est toujours en bon état. S'apparentant à un niveau supérieur, les surélévations des murs extérieurs présentent de grandes lézardes qui risquent de ne pas résister aux secousses. Le mausolée du saint Sidi Berkani a le double intérêt d'appartenir au patrimoine culturel et historique de la ville de Médéa. Car, le saint patron est aussi l'ascendant de Benaïssa Berkani, connu pour avoir été le calife de l'Emir Abdelkader à Médéa. Il faut rappeler que la résidence d'hiver du bey de la province du Titteri a été occupée par la suite par l'Emir qui en a fait en 1835 le siège du califat et une représentation militaire pour organiser la résistance. Le mausolée fait incontestablement partie des sites et monuments de la ville et constitue un pan de la mémoire collective devant faire d'un intérêt soutenu de la part des responsables de la culture. Il n'y a d'ailleurs aucune raison de frapper d'ostracisme un site qui a la même valeur culturelle et historique que le mausolée du saint Sidi Sahraoui, appartenant à une époque antérieure, faisant présentement l'objet de travaux de restauration. L'on s'interroge aussi sur les raisons qui empêchent ces mêmes responsables d'inclure certains autres lieux de culte non musulmans de la nomenclature des travaux de restauration sachant que certains endroits ont déjà reçu les travaux de restauration nécessaires. M. El Bey