En plaçant les deux bombes à quelques mètres l'une de l'autre, les terroristes avaient un double objectif : faire un carnage aussi bien au sein des forces combinées en patrouille à Belghimouz que parmi les renforts qui auraient accouru à leur secours. Heureusement, la vigilance des services spécialisés a rendu ce mode d'opération obsolète. Une offensive antiterroriste, lancée par les forces de l'ANP, dans la nuit de mardi à mercredi, suite à l'attentat perpétré avant-hier dans la région de Belghimouz, blessant un garde communal, se poursuit toujours, a-t-on appris de sources bien informées. Les engins du génie militaire, dont des bulldozers, procédaient, hier encore, à des percées “prudentes”, dans les maquis de Jijel afin de limiter, selon la stratégie des forces de l'ANP, les pertes qu'il pourrait y avoir à cause de la présence de mines antipersonnels. Plusieurs casemates ont été détruites, selon un bilan provisoire. Le périmètre ratissé englobe, selon nos sources, les régions de Ouled Aouat, Béni Douala, Béni H'bibi, El-Mechatt, et El-Mezaïr où a été localisé un nombre indéterminé de terroristes affiliés à la branche d'Al-Qaïda au pays du Maghreb, originaires du centre du pays et dirigés par un certain Leslous. Ce dernier a été dépêché par l'“émir” Droukdel, dans la zone 3, à la recherche d'assistance, notamment en matière de moyens logistiques. Même si un garde communal a été blessé lors de l'attentat commis, avant-hier, dans la région de Belghimouz, les services de sécurité ont réussi à éviter un véritable carnage. Selon les observateurs de la scène sécuritaire, les terroristes avaient, à travers cet acte ignoble, un double objectif. En effet, une première déflagration visant un convoi de la Gendarmerie nationale en patrouille motorisée dans cette région aurait, selon la stratégie macabre d'Al-Qaïda, fait plusieurs morts et plusieurs blessés, alors que la seconde aurait tout simplement bloqué l'arrivée de renfort sur les lieux de l'attentat. La présence d'une patrouille pédestre, ce à quoi ne s'attendaient pas les terroristes, et la découverte de la deuxième bombe, à quelques mètres seulement du lieu où a explosé la première, a tout fait “capoter”. Nos sources avancent qu'un chef terroriste, répondant au nom de Lemloum, serait à l'origine de l'attentat d'avant-hier. Originaire de la région de Jijel, Lemloum détient à son actif, selon nos sources, plusieurs crimes contre des civils, depuis qu'il a rejoint les maquis terroristes, dans les années 1990. Son frère avait rejoint le GSPC, quelques mois avant lui. Il faut dire que les services de sécurité sont en alerte maximum depuis le dernier attentat perpétré, le 26 juin dernier. Le même mode opératoire avait été utilisé, sauf que cette fois-là, on eu à déplorer la mort de 3 gendarmes et un garde communal, ainsi qu'un gendarme et un autre GLD blessés. En effet, au moment où les véhicules des éléments de la Gendarmerie nationale étaient criblés de balles dont les unes ont été tirées depuis de AK 47, un poste de la garde communale, situé non loin du lieu du premier attentat, était, lui aussi, pris pour cible par un autre groupe terroriste qui, selon un recoupement d'informations, était posté aux alentours du cantonnement. La mission de ce deuxième groupuscule était de faire barrage aux gardes communaux s'ils décidaient de se porter au secours des gendarmes, et partant, faire d'autres victimes si l'occasion leur était offerte. Lynda Nacer