Les terroristes, en nombre important, voulaient commettre un carnage, en faisant coïncider leur action avec l'enterrement d'un ancien employé de la commune. La situation sécuritaire s'est nettement dégradée, hier, à Beni Ksila dans la wilaya de Béjaïa. L'accrochage entre les services de sécurité et les terroristes a été suivi de l'explosion d'une bombe artisanale au passage des renforts sécuritaires dépêchés sur les lieux. Bilan provisoire; deux morts, une femme civile et un militaire ainsi que plusieurs blessés. Selon les recoupements d'informations qui nous sont parvenus, l'attentat d'hier à l'entrée du village Djebla chef-lieu de la commune Beni Ksila, aurait pu être plus sanglant, n'eut été la vigilance des services de sécurité qui se sont rendu compte du piège presque à temps. Selon les sources concordantes, les terroristes, en nombre important, voulaient, vraisemblablement, commettre un carnage, en faisant coïncider leur action avec l'enterrement d'un ancien employé de la commune. Un enterrement auquel devaient prendre part les autorités locales et beaucoup d'autres personnes, vu l'estime dont était accrédité le défunt. Pour ce faire, les éléments du Gspc ont soigneusement concocté leur coup. Minant l'unique passage de renfort, ils auraient pris position sur plusieurs points aux alentours du village en venant comme de simples visiteurs venus assister à l'enterrement du jour. Ils n'attendaient alors que le moment opportun pour attaquer. Mais c'était compter sans la vigilance des services de sécurité, qui ont, vite fait de soupçonner certains mouvements douteux. Alertés, les policiers communaux se rendent compte de la dangerosité de la situation et demandent du renfort à la caserne militaire qui se trouve non loin de là. Un premier accrochage éclate quelques temps avant la levée du corps. Dans la foulée, une femme, épouse d'un gérant de magasin d'alimentation du village, touchée mortellement par une balle, est évacuée vers la clinique d'Adekar puis à la morgue. Un militaire, qu'on disait en congé, tombera lui aussi dans le même accrochage. L'explosion d'une bombe artisanale au passage d'une patrouille de militaires venue en renfort par l'unique chemin menant du cantonnement des environs, provoquera d'autres blessés. Les citoyens de la région parlaient hier d'un incessant mouvement d'ambulances qui arrivaient de toute la région pour secourir les blessés. A l'heure où nous mettons sous presse, la région est totalement quadrillée par les militaires. Le groupe terroriste n'aura, paraît-il, aucune chance d'échapper aux militaires. En dépit du resserrement des mailles sécuritaires, les terroristes trouvent toujours le moyen d'agir dans cette région montagneuse située à cheval entre les deux wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou. Régulièrement, les forces combinées entreprenaient de vastes opérations de ratissage. Agissant sur renseignements de repentis et des habitants des hameaux limitrophes aux forêts de Beni Ksila, Toudja, Yakouren et Akfadou, les services de sécurité entraient en action dans l'optique de mettre hors d'état de nuire les dernières poches du groupe terroriste du Gspc, qui sévit depuis quelques années dans la région. Cette région, au relief accidenté et fortement boisé, a longtemps servi de base de repli aux groupes armés qui ont à leur actif plusieurs actes et attaques ayant coûté la vie à des militaires, gendarmes et citoyens. Depuis la fameuse opération militaire qui s'est soldée par l'élimination du chef terroriste Nabil Sahraoui, près d'El Kseur (25 km de Béjaïa), il n'y eut pas beaucoup de faits, exception faite des rackets et autres enlèvements qui témoignaient encore de l'existence de groupes armés. Ces derniers, ayant perdu leurs soutiens traditionnels, versent dans les enlèvements pour exiger ensuite des rançons.