Les troupes de l'ANP, engagées dans l'opération de nettoyage du maquis de Seddat, dans les monts de Chekfa, à Jijel, ont découvert 28 cadavres, dont 4 femmes et 21 enfants. Ces derniers avaient été attachés et lestés de bombes, que les terroristes ont fait exploser à distance, pour ralentir l'avancée de l'armée. C'est un véritable charnier à ciel ouvert que les éléments des forces spéciales de l'ANP, engagées dans un assaut dirigé par le commandant de la Ve Région, ont découvert, samedi dernier au soir, lors du bouclage de toutes les issues menant à l'intérieur de la casemate de Seddat, dans les monts de Chekfa, à l'est de Jijel, où se sont réfugiés la plupart des terroristes de la phalange Ibad-Errahmane avec femmes et enfants. Après une prudente progression sur plusieurs fronts, ponctuée par le lancement du virulent assaut de mardi dernier et qui s'est soldé par l'élimination de 6 terroristes, de 3 femmes et d'un enfant de 15 ans utilisés, eux aussi, comme boucliers, les forces de sécurité sont arrivées à hauteur de toutes les issues de la casemate longue de 1 kilomètre et construite sous forme de labyrinthe. C'est en arrivant au seuil de l'une de ces issues que les éclaireurs des forces spéciales feront la macabre découverte de 28 cadavres de terroristes et de leur famille dans un état de décomposition avancée. Comment en est-on arrivé à ce carnage ? Selon des sources crédibles, 4 femmes et 21 enfants étaient ligotés à des rochers minés dans ce qu'on pourrait qualifier de première ligne de défense. Pris dans le feu de l'action mardi dernier, les chefs terroristes auraient fait exploser à distance les mines et les boucliers humains avec ! Le résultat recherché était double. Faire le maximum de victimes parmi l'élite des forces armées tout en touchant le reste des troupes dans leur moral et donner la preuve, par le sang, que le recours aux boucliers humains ne relève pas du bluff. Seulement, dans le feu de l'action, les chefs, terrés très loin dans leurs refuges, auraient perdu le sens de l'orientation de l'avancée des forces armées, et leur coup, s'il n'était pas du bluff, fut à blanc. À quelques mètres de ce premier charnier, les forces de sécurité ont découvert 3 cadavres de terroristes. En attendant les résultats des analyses des services spécialisés, la thèse de terroristes liquidés par les leurs au moment où ils allaient se rendre est la plus plausible. En plus du recours aux boucliers humains, le GSPC a réveillé certains de ses réseaux dormants dans la wilaya de Skikda. En effet, selon des sources locales, des groupes de terroristes se font, ces derniers jours, de plus en plus remarquer dans la région comme s'ils étaient à la recherche d'impacts médiatiques. Ce week-end, ils viennent d'assassiner un Patriote, de kidnapper 3 jeunes et de racketter plusieurs citoyens dans la région de Oued Zhor, entre El-Milia et Collo. Des actions visant à ouvrir un autre front et à desserrer l'étau sur les monts de Seddat. Mais cela renseigne que malgré l'élimination du noyau dur de katibat Ibad-Errahmane, qui est une question d'heures, la vigilance doit être de rigueur. Le GSPC, comme toute organisation subversive, a ses réseaux dormants entretenus par une véritable économie souterraine. Au moment où nous mettons sous presse, les cadavres sont à la morgue de l'hôpital de Jijel. Sur le terrain, les forces de sécurité continuent toujours l'assaut surtout que les informations données par un ancien terroriste de katibat Ibad-Errahmane, le dénommé Abou El-Hartat, qui s'est rendu le 14 avril dernier, font état de l'existence d'un groupe entre 30 et 50 terroristes dans la grotte de Seddat. Selon des analystes au fait de la situation, il reste dans ladite casemate 20 terroristes. Et comme l'avait dit le général-major, chef de la Ve Région militaire au lendemain du début des opérations, le facteur temps n'est pas important. L'essentiel est le démantèlement de ce maquis tout en laissant la porte ouverte à ceux qui croient à un retour au sein de la société. Mourad Bouchama et M. KEZZAR