L'ancien président tchadien, Hissène Habré, (1982-1990), en exil à Dakar et poursuivi pour crimes contre l'humanité, et onze chefs rebelles tchadiens, ont été condamnés à mort par contumace par la Cour criminelle de N'Djamena. Les douze condamnés ont été tous déclarés “coupables d'atteinte à l'ordre constitutionnel, à l'intégrité et à la sécurité du territoire”. Une cinquantaine d'autres ont été condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Les biens de ces condamnés seront saisis. La justice tchadienne n'a, en revanche, pas émis de mandats d'arrêt pour les condamnés par contumace. Le président tchadien Idriss Deby Itno, venu au pouvoir par la force en 1990 lorsqu'il avait renversé Hissène Habré avec la complicité de la France, semble vouloir ainsi régler ses comptes avec tous ses opposants. Le chef de l'?tat tchadien a, par ailleurs, été sauvé à plusieurs reprises par Paris qui a fait du Tchad la pièce maîtresse de son pré carré africain (la Françafrique). Les tentatives de déloger Deby sont nombreuses et récurrentes. Les 2 et 3 février dernier, après avoir traversé le Tchad d'est en ouest en provenance de leurs bases arrières soudanaises en moins d'une semaine, les rebelles avaient attaqué N'Djamena, bloquant le président Deby dans son palais. Ce dernier les avait repoussés in extremis, notamment avec un soutien militaire de la France qui avait acheminé des munitions aux forces régulières et protégé l'aéroport de la capitale, permettant aux hélicoptères de l'armée tchadienne de décoller et d'ouvrir le feu sur les rebelles. Depuis, la rébellion s'était encore manifestée en lançant des raids au Tchad, notamment en avril et juin.