Fernando Lugo, un ancien évêque catholique, a pris, hier, officiellement ses fonctions de président du Paraguay. “L'évêque des pauvres” grossit ainsi le rang des leaders de gauche en Amérique du Sud. Après Hugo Chavez au Venezuela, Cristina Kirchner en Argentine, Inacio Lula da Silva au Brésil, Rafael Correa en ?quateur, Evo Morales en Bolivie, Michelle Bachelet au Chili et Tabaré Vasquez en Uruguay, son arrivée est une nouvelle victoire pour la gauche sud-américaine dont la ligne politique est, néanmoins, assez différente même s'ils partagent les fondamentaux en matière de développement social. Grosso modo, ils se répartissent en deux groupes : les pragmatiques, alignés au centre, et les anti-impérialistes. Le nouveau président paraguayen est, quant à lui, le parangon d'une “libération théologique de gauche”. Il a travaillé dans les paroisses les plus pauvres du pays et a la réputation d'être un homme honnête, une qualité particulièrement importante dans un pays où le mot politicien est devenu synonyme de corruption. Fernando Lugo a affirmé qu'il ne se marierait pas pendant son mandat de cinq ans, bien que le pape l'ait libéré de son vœu de chasteté. C'est sa sœur qui sera donc la première dame du pays. D. B.