Position n Selon lui, la «révolution pacifiste» impulsée par le Président vénézuélien en Amérique latine devrait inspirer ses concitoyens, dans son documentaire South of the border, présenté, ce lundi, hors compétition à la 66e Mostra. Après Michael Moore qui, la veille, a appelé les Etats-Unis à abandonner le capitalisme, son compatriote Oliver Stone engage son pays à ouvrir les yeux sur les progrès démocratiques accomplis Au sud de la frontière. Très applaudi à sa projection de presse, le film retrace les changements politiques des dix dernières années sur le continent latino-américain à partir de l'élection en 1998 d'une figure emblématique, Hugo Chavez. «Oui, oui, il est possible de changer le cours de l'histoire. Cela est une révolution pacifique, mais armée», y déclare le président Chavez, qui pourrait se rendre au Lido pour la présentation officielle de South of the border. Si l'entourage du chef d'Etat ne confirme jamais ses visites privées pour des raisons de sécurité, quelques militaires vénézuéliens ont été aperçus sur le Lido, hier, et une importante délégation officielle s'y trouve déjà. En outre, le service de presse du Président n'a «pas exclu» sa venue. En 75 minutes d'entretiens et d'images d'archives, il s'agit pour Oliver Stone de démontrer que Hugo Chavez n'est pas «l'ennemi public numéro un» qu'ont fait de lui les médias des Etats-Unis. Visiblement fasciné, Stone dialogue avec le Président vénézuélien, échange une poignée de main «entre vétérans» – le cinéaste a été décoré au Vietnam – et le suit sur les lieux marquants de son enfance et de son parcours politique. Il donne ensuite la parole aux Présidents de la Bolivie Evo Morales, du Brésil Luiz Lula da Silva, du Paraguay Fernando Lugo, qui tous proviennent des couches les plus modestes de la société de leur pays. «C'est la première fois dans l'histoire, que les chefs d'Etat de plusieurs pays de notre région ressemblent à ceux qu'ils gouvernent», fait remarquer à Stone la Présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner. Pour la première fois dans l'histoire du continent, ces dirigeants se soucient de progrès social, de santé et d'éducation et s'attellent à contrôler leurs ressources et à désendetter leurs pays, dit Stone. Stone, 62 ans, qui a remporté deux fois l'Oscar du meilleur réalisateur avec Platoon (1986) et Né un 4 juillet (1989), a coécrit son film avec l'intellectuel de gauche anglo-pakistanais Tariq Ali, qui intervient souvent. Bien que menés sur un ton admiratif et sans grand souci de précision historique, ces entretiens constituent un document sur la vision politique des dirigeants qui émaillent le film. Sensible depuis longtemps au destin du continent latino-américain, Oliver Stone a réalisé notamment Comandante (2003) et Looking for Fidel (2004), consacrés au Président cubain Fidel Castro, et Salvador (1986), sur le conflit en Amérique centrale.