Une animation extraordinaire règne au village olympique de Pékin, où vous croisez à chaque tournant une star d'une discipline, qui vous rend le sourire ou le salut. Depuis que le Comité international olympique (CIO) a ouvert la porte des jeux Olympiques aux professionnels du sport, ce rendez-vous est devenu celui des vedettes du sport mondial. Le village olympique est l'endroit où vous pouvez les rencontrer toutes. Après avoir subi toutes les opérations de contrôle entrant dans le cadre sécuritaire, vous commencez à croiser sportifs et entraîneurs de renommée mondiale. Une animation extraordinaire règne dans les avenues séparant les immeubles servant de lieux d'hébergement des délégations. Verdure et stèles donnent un attrait particulier aux rues. Pour trouver où logent les Algériens, il a fallu le concours d'un membre de la délégation libyenne à l'entrée pour nous indiquer l'emplacement. ? voir les noms des pays voisins de l'Algérie, tels que l'Iran, Nigeria et autre Maroc, on a l'impression que les organisateurs chinois ont fait cela sur la base des affinités religieuses ou politiques. Arrivés devant l'immeuble de la délégation algérienne, où deux grands emblèmes nationaux pendaient aux balcons, une ambiance chaleureuse vous accueille. Il était 11h30 environ. En effet, plusieurs athlètes et encadreurs sont là à discuter et à plaisanter entre eux. Le coach El Amri Houari était entouré de plusieurs boxeurs, dont Abdelaziz Touilbini, Nawfel Ouatah, Abdelkader Chadi et Abdelhafidh Benchebla. Ali Saïdi-Sief était également là à prendre l'air et surtout pour décompresser avant son entrée en compétition. ? notre vue, tout un chacun voulait savoir qui avait écrit sur lui, ou sur elle, telle ou telle information. D'autres faisaient le reproche d'avoir été critiqués ou oubliés, mais tout cela sans aucune agressivité. Ali Saïdi-Sief accepte de nous faire le point sur l'affaire du 5000 m, qui fait couler beaucoup d'encre au sein de la délégation algérienne. El Amri Houari, généralement avare de déclarations avant les combats de ses boxeurs, enfreint ses propres règles et accepte de discuter avec nous du sujet. “Je vais faire une exception pour vous, car l'événement est exceptionnel”, dira-t-il avec le sourire. Widad Mendil, la jeune athlète du 3 000 m steeple, éliminée la veille de la compétition, nous raconte son combat quotidien pour relever le défi. “Cela fait à peine un mois et demi que j'ai commencé à courir le 3 000 m. Sans aucune aide financière, j'ai réalisé les minimas olympiques. Je demande juste un peu de considération”, lâchera-t-elle. C'est à ce moment que fait son apparition le chef de la délégation algérienne et président de la Fédération algérienne de judo (FAJ), Mohamed Meridja, en compagnie du secrétaire général du Comité olympique algérien (COA), Mohamed Nacereddine Naïdji. Un groupe se forme alors et nous prenons la direction du restaurant pour déjeuner. Une fois les formalités d'accès faites, vous vous retrouvez dans une gigantesque aire de restauration. Vous avez le choix entre les différentes cuisines, occidentales, asiatiques, typiquement chinoises, et même halal pour choisir ce que vous voulez manger. Il n'y a aucune limitation. Vous pouvez prendre ce que vous voulez sans aucune restriction de quantité et autant de fois que vous le désirez. Au moment où l'on était à table, arrive dans le restaurant le nouveau numéro un mondial du tennis, l'Espagnol Rafael Nadal. Son téléphone portable collé à l'oreille, il évite les regards et se dirige avec son plat tout droit vers la table où se trouvaient des membres de la délégation espagnole. Notre confrère d'Echourouk parvient à se faire photographier avec lui et lui arrache deux mots en anglais sur l'Algérie. Il lui a fallu user de beaucoup de ruse pour y parvenir. Devant le restaurant halal, on se retrouve nez à nez avec le Français d'origine tunisienne, Salim Sdiri, spécialiste du saut en longueur. Il nous dira que Issam Nima est son pote et qu'il l'appréciait énormément. Un bon café au stand de Mc Donalds clôturera le repas en excellente compagnie, dont celle de Nacer Ouarab, le directeur technique national de judo, Hamid Chaallal, l'entraîneur national de l'équipe féminine, M. et Mme Meridja, M. et Mme Naïdji, ainsi que nos confrères de la télévision, Driss Dekik et Dounia Hedjab, sans oublier ceux d'El Moudjahid Hamid Gharbi et d'Echourouk Lyes Fodil. Poursuivant notre virée dans le village olympique, nous découvrîmes le centre multiconfessionnel, où les fidèles peuvent accomplir leur devoir religieux. On y trouve un lieu des lieux de culte bouddhiste et hindouiste avec tout ce que cela nécessite comme matériel à l'intérieur. Des églises pour catholiques, protestants et orthodoxes sont alignées l'une derrière l'autre. Dans celle des catholiques, des cierges étaient allumés et une odeur d'encens se dégageait. Avant d'arriver à la sortie du complexe, vous trouvez sur votre gauche une petite mosquée d'une capacité d'une trentaine de places. Au moment de notre passage, elle était vide. Deux jeunes Chinois musulmans sont chargés de veiller à la bonne marche de la mosquée. L'un d'entre-eux, répondant au nom d'Abderrahim, nous dira que pour la première du vendredi écoulé, le nombre de fidèles s'est élevé à une centaine environ. Il a fallu procéder à des aménagements pour accueillir tout ce monde. Ceci étant les traditions ne semblent pas les mêmes dans l'accomplissement de la prière du vendredi entre Pékin et le reste du monde musulman. En effet, alors qu'ailleurs et en Algérie, à titre d'exemple, l'imam qui dit le sermon (khotba) dirige la prière, en Chine, c'est différent. Un imam dit le sermon et un autre dirige la prière. C'est, du moins, ce que nous a révélé Hamid Chaallal, le coach de la sélection nationale dames de judo, qui a assisté à la prière. Avant de quitter le village olympique, nous avons trouvé sur notre chemin de sortie un mini-centre commercial et de services. Les résidents peuvent y acquérir certains produits d'usage quotidien, comme le savon, le dentifrice, le shampoing, du chocolat, des gâteaux et toutes sortes de friandises. Un autre magasin est réservé aux objets et vêtements souvenirs produits avec la griffe spéciale des jeux Olympiques. Un cybercafé, réalisé par un des sponsors majeurs des jeux, permet aux athlètes et leur encadrement d'utiliser internet gratuitement. Beaucoup d'autres services sont proposés aux locataires, dans le but de leur rendre leur séjour des plus agréables possibles. Ceci étant, bien que les avis divergent, notamment pour ceux qui ont participé à d'autres jeux Olympiques, quant à la qualité de la vie dans ce village olympique, la majeure partie d'entre-eux s'accorde à reconnaître qu'elle est l'une des meilleures, pour ne pas dire c'est la meilleure. Certains hésitent à trancher entre Barcelone et Sydney. K. A.