Mouvement des sériate de jour et de nuit, rackets, rumeurs distillées sur un pseudo congrès des émirs des zones, attentats…, le GSPC est en train de mettre le paquet pour donner l'impression que la région du Nord constantinois s'embrase afin de pousser les forces de sécurité à se redéployer en force dans la région. C'est le pari que cherche, semble-t-il, le GSPC pour desserrer l'étau qui se referme sur ses hordes dans la région centre du pays. Ainsi, constatant que l'étau se resserre sur ses sériate du centre du pays, le GSPC cherche à rouvrir, faute d'embraser, ses anciens fronts dans la région est du pays en envoyant de nouveaux terroristes, en puisant dans le fond de sa logistique et en recourant même à l'intox et à la rumeur. Tout est justifié, y compris les dizaines de victimes parmi les civils et le risque de saborder l'économie touristique de la région, afin de garantir la survie d'une organisation qui ne bénéficie plus de “fonds idéologiques” pour justifier l'égarement de ses chefs. Dans son contrat passé avec l'international terroriste, le GSPC devrait mettre Alger à feu et à sang, à l'instar de Bagdad, Kaboul ou encore Islamabad. Pour l'exécution de la macabre besogne, les méthodes d'Al-Qaïda sont à privilégier : attentats à la voiture et moto piégées, attentats kamikazes, carnages à coups de bombes et de mines sont les signatures auxquelles les hommes de Droukdel devraient recourir pour labéliser leurs œuvres destructrices. Dès 2006, Al-Qaïda au pays du Maghreb a tenté, sans succès, d'importer en Algérie ces modes opérationnels. Ce n'est qu'une année après que les “émirs” des seriate du centre du pays arriveront à trouver la parade. Vinrent alors les attentats contre des convois de ressortissants étrangers, contre le Palais du gouvernement et autres édifices de souveraineté, ainsi que contre des postes militaires. Toutes les techniques d'Al-Qaïda seront utilisées, et cela va de la voiture et conducteur piégés, aux kamikazes, en passant par les motos et chaussées minées. Passé l'effet de surprise, les différentes forces engagées sur le terrain dans la lutte antiterroriste arriveront, en moins d'une année, à adapter, une nouvelle fois, leurs modes opératoires aux nouvelles méthodes et modes d'action des terroristes. La parenthèse est en train de se refermer à Alger qui est devenue quasi hermétiquement fermée à la subversion. Le risque zéro n'existe pas à cause de la nature même de l'acte terroriste et de l'état d'esprit aussi bien de son commanditaire que celui de son exécuteur. L'axe Constantine-Skikda-Jijel, et à un degré moindre Batna-Biskra-Khenchela-Tébessa sont l'objet d'une nouvelle tentative d'embrasement. Les derniers attentats perpétrés à Jijel et les mouvements enregistrés à Skikda s'inscrivent dans cette démarche. La relégation momentanée de l'axe Batna-Biskra-Khenchela-Tébessa à un second degré découle d'un choix tactique des terroristes. La région vient d'être nettoyée à l'issue du dernier attentat qui a visé le président de la République à Batna, ce qui ne permet pas, à court terme, la reconstitution de nouveaux maquis. Justement, c'est ce temps qui manque aux terroristes, car l'étau continue de se refermer sur les groupes de l'Algérois et chaque jour apporte avec lui son lot de terroristes neutralisés et de casemates détruites. Cela ne veut en aucun cas dire que des attentats dans cette région des Aurès et des Zibans sont à exclure dans l'immédiat. Seulement, la priorité est donnée à la zone du Nord constantinois. Ainsi, en 48 heures, la région de Jijel a été le théâtre de deux attentats à la bombe exécutés selon un même schéma. Le premier, bien qu'il ait fait un blessé parmi les gardes communaux, a été avorté à temps. Il s'agissait d'un double attentat commis de jour dans la région touristique des Aftis. Les exécuteurs de la macabre opération cherchaient à s'assurer un large effet médiatique grâce aussi bien à la présence de milliers d'estivants venus de toute l'Algérie, dans un Jijel qui s'impose comme première destination nationale, qu'à l'effet de la saison estivale. Une conjoncture qui pousserait, dans la logique terroriste, les forces de sécurité à renforcer leur présence dans la région, quitte à desserrer l'étau sur l'Algérois ou, du moins, la Grande et Petite Kabylie pour permettre aux seriate du centre d'ouvrir une nouvelle brèche. Le second attentat, commis en plein maquis de Chekfa, a coûté la vie au premier responsable militaire de la région. En visant la personne du commandant du secteur opérationnel, les terroristes courraient après une hypothétique réaction subjective et irrationnelle des forces de sécurité, qu'ils pouvaient attendre, qui seraient tentés de se redéployer vers le nord constantinois sur le compte de l'Algérois. Au même moment, des groupes terroristes se font de plus en plus remarquer dans les maquis de la wilaya de Skikda en prenant le risque de se déplacer en milieu semi-urbain et en rackettant les villageois. Selon des terroristes récemment neutralisés, leurs chefs auraient reçu l'autorisation, en cas de pénurie, de puiser dans le stock des mines défensives, qui servent à protéger les casemates, pour mener des attentats. Même l'intox est mise en exploitation. Les relais logistiques du GSPC dans la région avaient distillé, il y a deux semaines de cela, une information selon laquelle Droukdel allait réunir ses hommes dans les monts du Goufi, dans le massif forestier de Collo. Inutile de préciser que l'objectif de ce faux scoop est d'amener les forces de sécurité, appâtées par une éventuelle opération qualitative dans la wilaya de Skikda, à déconcentrer leurs efforts en cours dans le centre du pays et la Grande Kabylie. Si, 16 ans après le premier acte subversif, les forces de sécurité ont tant gagné en maturité au point de ne pas se laisser entraîner dans des redéploiements de conjoncture au sens voulu par la propagande terroriste, la vigilance est de mise. Il suffit de la présence d'un seul terroriste, d'une seule arme et d'un seul islamiste hypocrite incapable de dire non au crime, pour créer un maquis terroriste et faire du mal aux populations et à leurs économies. Mohamed Benmessaoud