La tension, qui affecte le marché de ce produit de première nécessité, a débuté il y a quelques mois déjà et va en s'aggravant. ? son début, la distribution se faisait un jour sur deux. Depuis quelques jours, c'est un jour sur trois, voire sur quatre dans certaines régions. Dans d'autres localités, il ne se vend plus à son prix réel de 25 DA le sachet, mais beaucoup plus. Le lait en sachet devient de plus en plus introuvable. Un luxe ! Le citoyen, qui est fortement pénalisé, a l'impression de faire un voyage dans les années des grandes pénuries et le commerçant, qui est approvisionné d'une façon irrégulière et en quantité réduite, se voit obligé de faire dans la gestion du lait au lieu de sa simple distribution. Les distributeurs, en tant qu'intermédiaires entre l'entreprise et le commerçant, n'échappent pas évidemment, eux aussi, à cette logique de réduction des quantités distribuées. La tension, qui affecte le marché de ce produit de première nécessité, a débuté il y a quelques mois déjà et va en s'aggravant. ? son début, la distribution se faisait un jour sur deux. Depuis quelques jours, c'est un jour sur trois, voire sur quatre dans certaines régions. Dans d'autres localités, il ne se vend plus à son prix réel de 25 DA le sachet mais beaucoup plus : 27 DA à Redjaouna, une localité située à environ 5 km de la ville de Tizi Ouzou, et 30 à 35 DA dans certains villages de Draâ El-Mizan, Mekla, Aïn El-Hammam et autres localités de Tizi Ouzou, pour ne citer que cette wilaya où la tension est fortement ressentie. Mais, dans les jours à venir, ce sera sans doute tout le territoire national qui sera touché. Et pour une longue durée si des mesures urgentes ne sont pas prises dans l'immédiat. Les explications des responsables de l'ex-Onalait de Draâ Ben Khedda, devenue, après sa privatisation en juin dernier, une filiale du groupe industriel des productions laitières Giplait, sont là pour le confirmer. La perturbation du marché du lait est engendrée, expliquent les responsables de Giplait, par l'insuffisance de matières premières nécessaires à la production d'une quantité qui permet de répondre aux besoins de la population. Cette matière première, à savoir la poudre de lait, est distribuée en quantités insuffisantes par l'Office national interprofessionnel du lait. Si donc une région est touchée par une pénurie engendrée par l'insuffisance de la poudre de lait, d'autres régions encore seront inévitablement touchées. Pour la seule wilaya de Tizi Ouzou, les besoins en lait exprimés sont de 340 000 litres/jour, selon des inspections effectuées récemment par Giplait de Draâ Ben Khedda. Les affectations de matières premières par l'Office national interprofessionnel du lait ne permettent que la production de 260 000 litres de lait/jour. Avec un quota aussi limité, la laiterie de Draâ Ben Khedda ne peut répondre aux besoins de la population que 25 jours sur 30. Un écart auquel s'ajoutent 6 jours de surconsommation, soit 16 tonnes de matière, hérités lors de la prise de possession de l'entreprise, disent les responsables de cette unité de Draâ Ben Khedda qui couvre une population de 1 400 000 habitants répartis à travers les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès. Plusieurs demandes d'augmentation de quota de matière première ont été adressées à l'office national du lait, en vain. Aucune suite n'a été donnée à Giplait qui dit renoncer, cette année, même au programme spécial Ramadhan consistant à augmenter la production de lait afin de répondre aux besoins qui se multiplient au moins par deux durant ce mois. D'où le risque de l'aggravation de cette crise durant ce mois de Ramadhan. Samir LESLOUS