L'annonce faite, hier, par le président pakistanais Pervez Musharraf quant à sa démission suscite pour l'instant peu de réactions. L'Afghanistan voisin a été le premier à commenter l'évènement. Le gouvernement afghan espère que la démission du président pakistanais Pervez Musharraf contribuera à renforcer la démocratie et la stabilité au Pakistan. “Nous espérons que la démission du président Musharraf va renforcer la démocratie et le gouvernement civil au Pakistan”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sultan Ahmad Baheen. “L'Afghanistan soutient le principe d'un Pakistan stable et démocratique, fondé sur le règne de la loi”, a-t-il ajouté. Pour sa part, le porte-parole de la présidence a affirmé que l'Afghanistan allait continuer à coopérer avec Islamabad pour lutter contre le terrorisme. “Nous avons de bonnes relations avec le gouvernement civil pakistanais issu des élections. Nous allons continuer à travailler avec le gouvernement pakistanais pour lutter contre le terrorisme qui constitue un sérieux défi pour les deux pays”, a assuré Homayun Hamizdada. La démission de Pervez Musharraf survient dans un moment de grande tension entre le Pakistan et l'Afghanistan. Kaboul accuse les services de renseignement pakistanais d'être impliqués dans une série d'attentats sanglants, en particulier celui ayant visé l'ambassade d'Inde à Kaboul le 7 juillet qui avait fait plus de 60 morts. De plus, les autorités afghanes accusent Islamabad de ne pas faire suffisamment d'efforts pour empêcher des talibans afghans et des combattants d'Al-Qaïda de pénétrer en Afghanistan. Pour sa part, la Russie a manifesté son inquiétude quant aux conséquences d'une telle nouvelle sur le pays. Les Russes espèrent que la démission du président pakistanais n'aura pas de “conséquences négatives” pour la “stabilité” du pays, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. “La Russie espère que la démission du président du Pakistan Pervez Musharraf n'aura pas de conséquences négatives pour la stabilité politique de ce grand ?tat asiatique”, déclare le ministère. “Nous espérons que la situation au Pakistan ne sortira pas des limites du cadre constitutionnel et restera dans le cadre de la légalité et du respect de l'ordre”, ajoute le ministère. La Grande-Bretagne a tenu à rendre hommage au président pakistanais Pervez Musharraf tout en assurant que ses relations avec le Pakistan n'étaient pas suspendues au sort d'un seul individu. “Sous le mandat du président Musharraf, nous avons vu les relations entre le Royaume-Uni et le Pakistan se renforcer”, a déclaré un porte-parole du Premier ministre britannique, Gordon Brown. “Nous lui souhaitons le meilleur pour l'avenir”, a-t-il ajouté. “Mais, les relations entre le Royaume-Uni et le Pakistan ne dépendent pas des individus”, a-t-il précisé, réaffirmant le soutien de Londres aux “mesures qui favoriseront des institutions démocratiques solides, menant à une plus grande stabilité, à la démocratie et au respect de la règle de droit au Pakistan”. De son côté, l'Europe reste pour l'instant très prudente. “Il n'y a pas beaucoup à dire. La Commission européenne considère la démission du président Musharraf comme étant essentiellement une affaire de politique intérieure au Pakistan”, a réagi un de ses porte-parole. Djazia Safta