Moscou et Tbilissi ont donné un signe de détente en échangeant, hier, leurs prisonniers, mais l'incertitude demeure sur un retrait militaire russe de Géorgie à laquelle l'Otan, réunie d'urgence à Bruxelles, devrait réaffirmer son soutien. Sur la route d'Igoïeti à Gori, ville stratégique reliant l'est et l'ouest de la Géorgie, les militaires russes semblaient renforcer leurs positions en posant des blocs de béton autour des points de contrôles. Des dizaines de soldats visibles sur cette route portent l'insigne des forces de la paix, en jaune sur fond bleu, sur la poitrine et sur le casque. Une dizaine de soldats en tenue de camouflage bloquent l'accès à Gori ainsi que quatre blindés et un camion. En Géorgie occidentale, des mouvements de convois militaires été observé venant de la base géorgienne occupée de Teklati (ouest) vers le territoire séparatiste d'Abkhazie mais aussi dans le sens inverse. Selon le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur Chota Outiachvili, “aucun signe de retrait” n'était visible, hier, en Géorgie alors que Moscou s'était engagé à l'entamer lundi. Le représentant russe auprès de l'Otan, Dimitri Rogozine a réaffirmé, hier, que le retrait avait “déjà commencé” précisant toutefois que l'application du plan de paix prendrait “quelques jours” et que des soldats de la paix russes resteraient en Ossétie du Sud. “Le retrait des forces russes a déjà commencé, bien sûr il faut attendre quelques jours pour réaliser ce plan de paix en six points”, a-t-il dit. Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a appelé la Russie à retirer ses troupes “au moins du noyau de la Géorgie” afin de parvenir à un cessez-le-feu “durable” dans la région, à son arrivée à la réunion des ministres des Affaires étrangères des 26 pays de l'Otan convoquée à la demande de Washington. Les ministres réaffirmeront à Bruxelles leur soutien à la Géorgie face à la Russie, au risque d'altérer leurs relations avec Moscou. Il y aura des “problèmes” dans la coopération entre la Russie et l'Otan si celle-ci tente de “protéger” la Géorgie, a mis en garde le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, dans un entretien publié par le quotidien russe Vremia Novosteï. Cette coopération porte sur l'aide russe en Afghanistan, les possibilités de transit aérien, ainsi que la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération, a rappelé M. Grouchko. “Nous n'avons malheureusement pas entendu un seul mot de condamnation de l'agression, des nettoyages ethniques, des crimes de guerre commis par M. Saakachvili en Ossétie du Sud”, a poursuivi le responsable russe. Le conseil permanent de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a obtenu l'accord de la Russie pour l'envoi immédiat de 20 observateurs militaires en Géorgie, mais attend encore le feu vert de Tbilissi, a indiqué le ministre finlandais des Affaires étrangères Alexander Stubb, dont le pays préside l'organisation. La Russie a “donné son accord ce matin, vers 9h45” (07H45 GMT), lors d'une réunion à Vienne, à l'envoi de 20 observateurs militaires supplémentaires dans “la zone de conflit adjacente à l'Ossétie du Sud”, a ainsi déclaré M. Stubb lors d'une conférence de presse au siège de l'Otan à Bruxelles assure la présidence de l'organisation. DJAZIA SAFTA/AGENCES