Les treize manifestants, dont trois délégués de la CICB, appréhendés lors du sit-in de dimanche dernier devant le tribunal de Sidi-Aïch, ont été présentés, hier, devant le procureur général de la cour de Béjaïa. Les affrontements entre CNS et manifestants ayant ébranlé, avant-hier, la commune de Seddouk en guise d'empêchement de l'installation de la nouvelle APC, comme recommandé par le dernier conclave extraordinaire de l'Interwilayas de Tifra, ont entraîné, dans leur sillage, une nouvelle vague d'arrestations dans les rangs des manifestants. En effet, pas moins de sept manifestants ont été appréhendés par les éléments des CNS lors de la bataille qui les a opposés aux jeunes révoltés de Seddouk. Les sept manifestants interpellés ont été placés en garde à vue et auditionnés au niveau de la sûreté de daïra en attendant de les présenter devant le procureur général de la cour de Béjaïa pour statuer sur le sort de tout un chacun. Les treize manifestants, dont trois délégués de la CICB, arrêtés lors du sit-in de dimanche dernier devant le tribunal de Sidi-Aïch afin “d'exiger la libération immédiate et inconditionnelle des détenus”, ont été, quant à eux, présentés, hier, devant le procureur général de Béjaïa. Une information confirmée par un avocat du collectif de la défense que nous avons pu joindre par téléphone. Jusqu'en début de soirée, le sort réservé aux appréhendés n'est toujours pas connu, apprend-on de la même source. “Attroupement illégal” est parmi les chefs d'inculpation pour lesquels sont poursuivis les détenus. Il n'est pas exclu, selon un avocat de la défense, que le juge d'instruction ordonne leur mise sous mandat de dépôt eu égard aux chefs d'inculpation justement retenus contre eux. Dans une déclaration rendue publique par la CICB, cette dernière “dénonce et condamne cet acte stalinien des tenants du pouvoir et reste déterminée à entreprendre des actions d'envergure en vue de libérer les détenus”. Les rédacteurs du document estiment que “si la crise perdure dans la région sans aucun signe de solution à l'horizon, c'est parce que le pouvoir illégitime s'entête à interdire toute expression citoyenne même pacifique, mettant ainsi la société dans un étouffoir”. La déclaration souligne au passage que “le traitement de la contestation populaire par le mépris et la répression est porteur de tous les dangers pour le pays”. L. O. Après huit jours de grève de la faim Béjaïa : 14 détenus... en danger • Les quatorze détenus du mouvement citoyen, incarcérés depuis deux semaines à la maison d'arrêt d'El-Khemis, à Béjaïa, auront à boucler, aujourd'hui, leur huitième jour de grève de la faim, déclenchée, rappelons-le, mercredi dernier, afin de protester contre leur “détention arbitraire”. En effet, cinq délégués de la CICB et neuf manifestants au total continuent à observer leur mouvement de grève de la faim au détriment de leur état de santé qui commence à se dégrader au fil des jours. Rencontré hier soir à Béjaïa, l'un des avocats de la défense du mouvement citoyen de Kabylie, qui venait de rendre visite à ces détenus, a tenu à nous faire savoir que “certains d'entre eux n'ont pas hésité à manifester leur inquiétude du fait qu'ils soient délaissés par leurs compagnons de lutte dont la presse indépendante”. “Nous avons l'impression qu'on a tendance à banaliser les arrestations et les incarcérations”, ont-ils confié au même avocat. K. O.