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à l'ombre de tes yeux
Publié dans Liberté le 23 - 08 - 2008

RéSUMé : Besma a le soutien de ses parents. Son père parle de lui trouver un autre travail. En attendant, elle doit affronter Salim, sur le terrain. Abdou propose qu'elle écrive un rapport sur le harcèlement moral qu'elle subit. Elle espère qu'Idir n'ira pas au bureau, aujourd'hui vu qu'elle va rater leur rendez-vous…
22iéme partie
-Repose-toi ! Pourquoi te lèves-tu ? demande Djamila à sa fille. Si tu as besoin de quelque chose, dis-le moi ! Je te l'apporterais.
Besma a attendu que son père soit retourné au travail, pour se lever. Elle se rend au salon et appelle au bureau d'Idir.
- Bonjour. Puis-je parler à Idir ?
La secrétaire lui apprend qu'il est déjà sorti. Besma raccroche déçue. Elle regrette de ne pas avoir noté son numéro de portable. Elle aurait pu le joindre. Djamila qui l'a suivie, remarque qu'elle est encore un peu plus pâle.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- J'ai oublié les clefs de mon bureau ! Il pourra faire ce qu'il veut, utiliser mes cachets et tout, soupire-t-elle. Je sens qu'il n'en est pas à son premier coup ! Il va profiter de mon absence !
- Oublie-le donc !
- Je voudrais bien, soupire la jeune fille, mais c'est plus fort que moi… Tu comprends ?
- Ma fille, ma fille chérie…
Impuissante, elle la regarde retourner à sa chambre. Elle s'empresse de lui préparer une tisane. Peut-être qu'elle lui fera du bien ?
Le temps de l'infuser, elle la lui apporte sur un plateau. Mais Besma s'est assoupie. Elle pose le plateau sur le bureau et ressort sur la pointe des pieds, tirant la porte derrière elle.
Elle tombe sur Samir.
- Elle dort mon garçon !
- Elle est choquée… Dire qu'on croyait que c'est quelqu'un de bien ! s'écrie-t-il. L'autre fois quand elle a parlé, on ne l'a pas écouté. On aurait dû se douter qu'il se tramait quelque chose !
- On n'a rien à se reprocher, dit Djamila. On ne savait pas mais maintenant que ce n'est plus le cas, on prendra soin d'elle !
Samir est tenté de retourner au bureau, pour déverser sa colère mais la voix de la raison est plus forte. Si quelqu'un pouvait l'impressionner et lui faire peur, c'est bien son père. Sa colère est terrible. Le jeune homme est rassuré. Il ne peut pas imaginer que Salim puisse être assez fou, pour recommencer.
Ce soir-là, Abdou rentre, comme promis, avec un portable auquel il a installé une puce. Il n'est pas neuf mais il fonctionne bien. Il le remet à Besma.
- J'ai enregistré mon numéro. Tu appuies sur le bouton numéro 1et ça sonne chez moi, lui dit-il. Tu n'as plus rien à craindre… Si tu ne te sens pas encore prête à reprendre le travail, propose-t-il, on va voir le médecin et tu leur envoies un arrêt de maladie !
- Oh merci papa !
Il n'aurait pu souffler meilleure idée. Besma ne se sent pas prête à reprendre son poste de travail, tout de suite. Après la scène de violence qu'elle a connue, elle a peur qu'il ne recommence. Le fait qu'elle possède un téléphone portable ou que sa famille se soit montrée ferme avec lui, ne l'en empêchera pas. Elle le connait. Elle a besoin de reprendre son souffle. Quelques jours sans le voir, sans l'entendre crier…
C'est tout ce qu'elle veut. Dès le lendemain, accompagné de son frère, elle se rend chez le médecin et établit un certificat médical attestant qu'elle est souffrante.
Samir va le déposer à son travail et va la retrouver. Il tient à rester près d'elle, pour lui remonter le moral et lui faire oublier. Il espère que l'incident est clos et que tout rentrera dans l'ordre. Mais leurs espoirs ne se concrétiseront pas…
A. K.
(à suivre)


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