Eté de tous les records à Mostaganem ! Depuis l'inauguration officielle de la saison estivale, plus de neuf millions d'estivants ont fréquenté les 21 plages ouvertes à la baignade, sur la côte mostaganémoise. C'est un record, selon les statistiques relevées par les services de la Protection civile. Encore faudrait-il préciser que ce chiffre serait, en fait, beaucoup plus important si l'on considère les estivants qui se baignent ou pas, et qui préfèrent se rendre sur les innombrables criques, les petites plages à l'accès difficile ou dans les hameaux balnéaires non autorisés à la baignade, mais nettement plus calmes et discrets, à l'instar de la Salamandre ou la Crique. En passant de moins de 300 000 estivants enregistrés au cours du mois de juin, à plus de 2,6 millions au titre du mois suivant, l'ascension de la courbe de la fréquentation durant le mois d'août était certainement fulgurante. Au registre des noyades, Mostaganem semble également décidée à décrocher la palme. On n'est pas au triste record des 29 décès de l'an dernier, mais avec 25 morts enregistrées jusque-là, la wilaya détient la triste première place sur le registre macabre des wilayas côtières. Des noyades qui, pour leur totalité, sont survenues en dehors des zones surveillées et autorisées à la baignade. Comme toujours, hormis les femmes et les enfants, ce sont les 18-25 ans qui demeurent particulièrement imprudents en s'adonnant aux plaisirs de la mer. Histoire d'épater on ne sait qui ou de relever un défi aussi inepte que personnel, ils osent vainement l'impossible. Ce phénomène est d'ailleurs constaté régulièrement quels que soient l'état de la mer ou les consignes des surveillants de la baignade.La canicule, ayant sévi depuis le début du mois de juillet dernier, a précipité l'exode des estivants fuyant “l'enfer” des villes et villages de l'arrière-pays vers le bord de la mer. En quête de fraîcheur et d'évasion, ils viennent aussi bien de la région que du sud du pays. En dépit de la relative amélioration constatée durant les dernières années, l'hébergement peine à atteindre les 20 000 lits. La quasi-totalité du parc hôtelier étant concentré au chef-lieu de la wilaya et au niveau de la station balnéaire des Sablettes. Les tarifs pratiqués demeurent largement au-delà de la portée de l'Algérien moyen. Pour pallier le déficit, les structures de la jeunesse et des sports, de l'éducation nationale et même d'autres secteurs sont généralement réquisitionnées. Ainsi, outre les sept centres de vacances et de loisirs, habituellement ouverts par les entreprises économiques au profit des enfants de leurs employés, certaines écoles primaires des communes côtières ont été réservées aux estivants organisés en groupes. Contrairement aux centres des entreprises, qui prévoient jusqu'à quatre sessions de vacances au bord de la mer, la réquisition des écoles ne permet que deux séjours. Comme d'habitude, la communauté des émigrés a accaparé les plages de prédilection : Hadjadj pour les Tourangeaux, Petit-Port pour les Nantais de Sidi Lakhdar et les Toulousains de Sidi-Ali. Près d'un millier de gendarmes ont été mobilisés, cet été, pour assurer la quiétude des estivants. Qu'elles soient ouvertes à titre permanent ou dans le cadre de la saison estivale, les 21 plages autorisées à la baignade disposent de postes de gendarmerie. Généralement, les infractions et les délits “estivaux” et “balnéaires” se résument aux vols et larcins. Quant aux plages de la délinquance, ce sont Sidi El-Mejdoub, le tristement célèbre site de la “voyoucratie” diurne, les Sablettes et les autres plages à grande affluence qui se distinguent. M. O. T.