Un séminaire sur le leadership des femmes dans les syndicats de journalistes a été le thème d'un séminaire organisé hier au Casif de Sidi Fredj à Alger. Cette rencontre, tenue à l'initiative de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et du Syndicat national des journalistes (SNJ) a été en effet une opportunité d'ouvrir le débat autour de la question de l'accession des femmes journalistes aux postes de responsabilité au sein de leurs syndicats. Introduisant la problématique, Pamela Mornière, responsable des programmes sur le genre à la Fédération internationale des journalistes dira qu' “on s'est rendu compte qu'il y a peu de femmes qui sont dans des postes de responsabilité dans des syndicats. Il s'agit d'un problème récurrent qu'il s'agit de comprendre et de prendre en charge”. Intervenant à ce propos, Nassera Merah, universitaire dira que le leadership au féminin doit “faire sortir les femmes des stéréotypes”. “Les stéréotypes occupent la réalité et font que c'est l'homme le leader”, note-t-elle avant d'apporter la contradiction à cette idée reçue “or il est reconnu que quant les femmes deviennent leader, elles apportent plus de solutions aux problèmes”. Dans le même ordre d'idées, elle indiquera que “dans les mouvements de grève et dans les contestations, les femmes sont plus combatives et plus présentes. Ce sont elles d'ailleurs qu'on met au devant de la scène”. Evoquant les différences entre l'homme et la femme leader, elle indiquera que “les hommes n'ont pas besoin de prouver quoi que ce soit, ils se battent pour le pouvoir, mais les femmes doivent se battre pour se faire accepter”. À ce propos, elle indiquera que “plus les femmes sont combatives, plus elles sont victimes d'exclusion”. Soumia Salhi, la présidente de la commission des femmes travailleuses au sein de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) dira de son côté en évoquant la campagne internationale dans laquelle s'est impliquée sa structure que “les femmes ont une représentation insignifiante au sein des syndicats”. “Il y a nécessité de se pencher sérieusement sur ce problème”, dira-t-elle par opposition à une réalité, “il n'y a pas de rareté des femmes dans le monde du travail !” Citant des exemples tirés de la réalité, elle indiquera “il y a eu une seule femme élue au congrès de l'UGTA de 2000”. À ses yeux pour faire cesser cette rareté des femmes au niveau de la représentation syndicale, il faut “apprendre à dire non ! car la discrémination n'est pas dans les textes, elle est dans les mentalités et dans la construction sociale”. Pamela Mornière, la responsable des programmes sur le genre, interviendra de son côté pour dire que les femmes journalistes doivent “s'intégrer dans une campagne qui est menée dans le monde arabe car la place des femmes dans les postes de responsabilité est un combat permanent”. Nadir Benseba de la FIJ a expliqué de son côté l'importance qu'accorde le syndicat à cette question et l'impératif de mettre en place des mécanismes à même de permettre aux femmes d'accéder aux postes de pouvoir. Quoi qu'il en soit, le séminaire sur le leadership des femmes dans les organisations syndicales rendra aujourd'hui publique une série de recommandations sur les mécanismes et les procédés d'accès aux postes de responsabilité pour les femmes. NADIA MELLAL