Des barrages inopinés seront dressés par les groupes d'intervention de la police à tout moment de la journée et dans n'importe quel endroit de la ville pour contrôler les véhicules et éventuellement interpeller tout individu suspect. Pour permettre à la population locale de passer un mois de Ramadhan dans la quiétude, les services de la sûreté de la wilaya de Tizi Ouzou ont décidé de mettre en place un dispositif spécial durant tout ce mois. Selon un communiqué transmis à notre bureau par la sûreté de wilaya, ce dispositif est matérialisé par le renforcement des patrouilles pédestres et motorisées à travers les différentes artères de la ville pour contrecarrer tout acte malveillant. Le dispositif en question sera maintenu même au moment de la rupture du jeûne et s'étendra jusqu'à des heures tardives, est-il souligné dans le même communiqué qui ne précise toutefois pas l'effectif supplémentaire mobilisé à l'occasion. Dans le cadre de ce même dispositif, des barrages inopinés seront dressés par les groupes d'intervention de la police à tout moment de la journée, et dans n'importe quel endroit de la ville pour contrôler les véhicules et éventuellement interpeller tout individu suspect. Bien qu'elles ne soient pas citées dans le communiqué, et qu'elles ne fassent donc pas partie spécialement de ce plan d'action Ramadhan, d'autres mesures encore telles que la fermeture de certains axes à l'intérieur de la ville sont prises par les services de sécurité. Durant ce mois d'août, seul l'axe longeant le secteur militaire de Tizi Ouzou est fermé en plus des axes situés à proximité du commissariat central et encore du siège de la wilaya déjà fermés à la circulation depuis plus d'une année, mais on parle avec insistance de la fermeture d'autres ruelles proches des structures de sécurité. Il est vrai qu'un plan d'action spécial s'impose en pareille occasion du mois sacré durant lequel le flux de personnes augmente sensiblement dans la ville de Tizi Ouzou, tout comme d'ailleurs toutes les villes du pays, et les soirées se prolongent jusqu'à des heures tardives contrairement au reste de l'année, mais l'objectif principal d'un tel dispositif reste celui de juguler la menace terroriste qui pèse plus lourdement chaque année à la veille et durant tout le mois de Ramadhan. Une menace plus particulièrement ressentie ces derniers mois par la population de Kabylie et de tout “le triangle de la mort” composé par les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès qui ont connu une vague sanglante d'attentats kamikazes lâchement perpétrés par les islamistes sanguinaires activant sous la bannière d'Al-Qaïda. Zemmouri El-Bahri, les Issers, le centre-ville de Tizi Ouzou et celui de Bouira sont des noms qui ont fortement frappé les esprits durant cet été et qui continuent de faire craindre le pire pour ce mois de Ramadhan. Ni les déclarations de hauts responsables de l'Etat, qui continuent de sous-estimer la menace terroriste et de défendre farouchement la réconciliation nationale, ni l'annonce de “la fin de l'expédition de la vengeance” faite par Al-Qaïda ne semblent atténuer la peur ou rassurer le citoyen aux yeux duquel seule une lutte antiterroriste sans relâche sur le terrain peut venir à bout de l'insécurité. Et pas n'importe quelle lutte ! Surtout pas, disent souvent les citoyens, celle de la fermeture des routes et de l'installation de forteresses devant les sièges des services de sécurité, mais plutôt celle de la lutte en amont qui s'est toujours avérée être la plus efficace. SAMIR LESLOUS