Ces dernières années, les Américains ont toujours exprimé leur soutien à l'Algérie, dans sa lutte antiterroriste et se sont toujours dit prêts à lui fournir leur aide et à étudier toute demande concrète qui leur serait soumise par les autorités algériennes. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, effectuera aujourd'hui sa première visite en Algérie depuis son arrivée à la tête du département d'Etat en janvier 2005. La responsable américaine ralliera Alger après avoir été, hier, l'hôte de Tripoli, puis de Tunis avant de s'envoler demain pour Rabat où elle compte clôturer sa tournée maghrébine de trois jours. Son escale algéroise d'à peine six heures sera ponctuée par un entretien d'une heure et demie avec le président Bouteflika dont une bonne partie sera consacrée au dossier sécuritaire. La responsable de la diplomatie américaine semble être venue à Alger pour apporter son soutien aux autorités algériennes dans la lutte contre le terrorisme. Avec la vague d'attentats-suicide vécue le mois d'août passé par plusieurs wilayas du centre, l'Algérie est propulsée au-devant de la scène. Aussi, un formidable mouvement mondial d'indignation et de condamnation du terrorisme s'est exprimé en faveur du peuple algérien. Les Américains n'étaient pas en reste. “Nous condamnons cet attentat, c'est tout simplement un nouvel exemple de ce que les extrémistes arrivent à faire, et nous sommes prêts à soutenir le gouvernement algérien du mieux que nous pouvons pour tenter de combattre ce fléau”, avait déclaré un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood. Ces dernières années, les Américains ont toujours exprimé leur soutien à l'Algérie dans sa lutte antiterroriste et se sont toujours dit prêts à lui fournir leur aide et à étudier toute demande concrète qui leur serait soumise par les autorités algériennes. “En 2008, l'Algérie est un leader reconnu en Afrique du Nord et au-delà. L'Algérie est championne de la sécurité régionale et internationale”, a souligné, le 20 mai dernier, Mme Rice dans une déclaration écrite adressée à l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Alger, à l'occasion de l'inauguration de son nouveau siège. Et la secrétaire d'Etat américaine d'exprimer son espoir de “développer encore plus” les relations entre les deux pays dans le domaine de l'éducation, des échanges culturels, de la coopération judiciaire, des affaires et de la coopération sécuritaire. Pour sa part, l'ambassadeur américain à Alger, M. David Pearce, encore tout nouveau, a soutenu mardi dernier que “la stabilité et la prospérité de l'Algérie sont très importantes pour la stabilité de toute la région”, avant d'ajouter que les Etats-Unis coopèrent “avec l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme et pour la consécration de la culture de la tolérance et de la modération”. Le ralliement en septembre 2006 du GSPC à Al-Qaïda est une source d'inquiétude pour Washington, mais aussi pour les capitales européennes. Inquiétude qui se traduit par la volonté du FBI, exprimée en avril dernier par son directeur Robert Mueller, d'ouvrir une antenne en Algérie pour faire face “aux nouvelles menaces en provenance du Maghreb”. Cette inquiétude se décline aussi dans le souhait des Américains d'implanter le siège de l'Africom, abrité actuellement par Stuttgart en Allemagne, dans le Sahara algérien même si, à cause du refus catégorique des Algériens, ils se sont toujours défendus d'en avoir fait une quelconque demande. Aussi, il n'est pas exclu que la responsable américaine profite de son séjour algérois pour remettre cette question sur la table. Une hypothèse d'autant plus plausible qu'un haut gradé de l'Africom serait parmi la délégation qui accompagne Mme Rice. La question des prisonniers algériens de Guantanamo pourrait être, elle aussi, au menu des discussions. Accusés de terrorisme, quelque 25 Algériens croupissent dans cette tristement célèbre prison américaine. Ces derniers temps, un petit nombre d'entre eux a été rapatrié en Algérie. Il est à parier aussi que la question du Sahara occidental figurera en bonne place dans les échanges qu'aura Mme Rice avec les autorités algérienne, même si les Américains ont accueilli favorablement le plan d'autonomie présenté par le royaume chérifien mais rejeté par les Sahraouis. Avec le dessaisissement du diplomate néerlandais Peter Van Walsum de ce dossier, il n'est pas exclu que la responsable soit venue au Maghreb avec, dans ses bagages, le nom de son successeur et peut-être une solution à même de faire sortir les négociations entre Marocains et Sahraouis de l'impasse où elles sont aujourd'hui. D'autres questions bilatérales, économiques notamment, seront certainement à l'ordre du jour des discussions entre Rice et les responsables algériens. À deux mois de la fin du mandat de l'actuel locataire du bureau Ovale, M. George W. Bush, la présidentielle américaine du 4 novembre 2008 pourrait être abordée lors des discussions entre les deux parties. Celle qui sera organisée en Algérie en avril 2009 ? Peut-être. Arab CHIH