«Nous nous limitons à prêter assistance aux pays de la région car c'est eux qui connaissent le terrain, les moeurs et la culture au Sahel.» Les forces américaines n'ont rien à voir avec les opérations militaires qui se déroulent au Sahel. Le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat américain, Daniel Benjamin, a nié toute implication des troupes de son pays dans le raid mené par les commandos français jeudi dernier, contre une base d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali pour libérer l'otage français Michel Germaneau, dont l'exécution a été confirmée hier par les autorités françaises. «Les Etats-Unis se sont toujours engagés dans la région du Sahel en termes d'assistance avec d'autres pays mais nous n'avons pas de troupes», a souligné Daniel Benjamin qui a animé une conférence de presse hier, au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. «Nous prêtons assistance à ces pays car nous pensons que ce sont eux qui connaissent le terrain, les moeurs et la culture de la région», a insisté le responsable américain qui a par ailleurs pris le soin de préciser que cette position ne signifie pas qu'il condamne le raid mené par la France dans la région. «C'est une décision qui concerne la France et les pays de la région», a-t-il dit avant de condamner fermement l'exécution de l'otage français. «C'est un autre acte sauvage et barbare des groupes terroristes qui nous rappelle que le terrorisme au Sahel est une menace régionale.» Mais cela n'exclut pas le fait que dans cette affaire les Américains sont en porte-à-faux avec la méthode française même s'ils ne l'expriment pas clairement. De même d'ailleurs qu'ils sont contre le paiement des rançons aux terroristes. «Les gouvernements algérien et américain sont parfaitement d'accord sur ce point: nous sommes contre toute forme de concession accordée aux terroristes et nous avons transmis ce message à tous nos partenaires car le paiement des rançons n'est pas la bonne méthode», a appuyé le conférencier. Invité par le gouvernement algérien, le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat américain a eu des entretiens avec Abderrezak Bara, conseiller du président de la République, aux affaires terroristes, M.Dilmi secrétaire général au ministère des Affaires étrangères. Comme il rencontrera aujourd'hui, le ministre délégué auprès du ministère de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, et le chef de la Gendarmerie nationale, le général major Ahmed Bousteila et le directeur général par intérim du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert). «Nous n'avons pas évoqué la question des ventes d'armes mais on a discuté sur la manière de coopérer pour lutter contre le terrorisme», a déclaré M.Benjamin sans tarir d'éloges sur les forces de sécurité algériennes dans la lutte contre le terrorisme. «Les Algériens sont fiers de leurs capacités de lutte contre le terrorisme. Au fil des années, l'Algérie a fait de considérables progrès et de ce fait l'éventualité d'actions communes entre l'armée algérienne et celle américaine est totalement exclue. L'Algérie se débrouille seule» a-t-il tranché. En l'espace de quelques jours, c'est le deuxième haut responsable américain à exprimer une appréciation positive des forces de sécurité algériennes. Le 21 juillet dernier, la sous-secrétaire d'Etat adjoint américaine pour le Golfe et le Maghreb, Mme Janet Sanderson, a souligné, dans un entretien paru dans le quotidien Al Hayet que «l'Algérie fait du bon travail en matière de lutte antiterroriste.»