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À l'ombre de tes yeux
Publié dans Liberté le 07 - 09 - 2008

RESUME : Besma commence une nouvelle vie. Elle travaille dans une société, près du port. Avec Idir, elle parle de leur mariage tout proche. Idir l'emmènera à Annaba, lors de leur lune de miel. En rentrant ce jour-là, sa mère lui apprend que son patron a appelé. Même Salim. Ce dernier a été renvoyé…
35iéme partie
-Qu'est-ce que vous me voulez ?
- C'est de ta faute si je suis renvoyé !
Besma sourit. Elle n'en revient pas de son toupet. Il ose le lui reprocher.
- C'est dû à votre incompétence, réplique-t-elle. Vous auriez fait votre boulot convenablement qu'on ne vous aurait pas renvoyé !
- Ce sont tes rapports ! C'est à cause de toi…
- Non ! Je n'y suis pour rien.
- Tu vas le payer ! TU VAS LE PAYER ! crie-t-il.
- Non ! Ils n'ont rien à me reprocher !
- S'ils s'en prennent à moi, je m'en prendrais à toi ! la menace-t-il. Tu comprends ? Tu ferais mieux de les appeler et de dire la vérité.
- La vérité ? s'écrie-t-elle.
Elle raccroche, choquée. Une autre qu'elle aurait dit des grossièretés, mais ce n'est pas dans ses habitudes. Elle n'en connaît pas. Elle a préféré raccrocher.
Sa mère la voit blanche comme un linge.
- Qui était-ce?
- Salim… Il a été renvoyé et il m'en tient responsable, lui apprend-elle. Ils ont fini par comprendre ce qui il est vraiment !
- Ton ancien patron a appelé, pour te le dire ?
- Je n'en sais rien…
Besma n'a pas le temps de se rasseoir que le téléphone sonne à nouveau. Sa mère étant la plus proche, va décrocher.
- Si c'est lui…
Djamila secoue la tête.
- Non, c'est ton ancien patron…
Besma va lui parler. Après un échange de politesse, ce dernier en vient vite au fait.
- Je l'ai renvoyé et je tiens à ce que tu reviennes, dit-il. Tu seras augmentée et tu auras droit à bien des privilèges…
- Je vous remercie mais je ne peux pas, répond-elle. Je travaille ailleurs et je n'ai pas l'intention de quitter !
- Ecoute, la maison te reste ouverte, dit le patron. Prends encore le temps de réfléchir… Il n'est jamais trop tard pour prendre la bonne décision.
Besma le remercie et promet d'y réfléchir. Elle raccroche et soupire.
- Non, jamais plus je ne remettrai les pieds là-bas.
Elle a encore en tête les menaces de Salim. Même si l'augmentation et les privilèges la tentent, elle a conscience d'une chose : si elle remet les pieds là-bas, il le lui fera regretter.
La meilleure chose qui lui soit arrivée est d'avoir pu trouver un poste, loin du quartier où elle travaillait avant. Elle ne veut plus jamais recroiser Salim.
Ce soir-là, perturbée, elle ne parviendra pas à fermer l'œil. Elle se lève avec des yeux gonflés et une affreuse mine. Sa mère s'inquiète.
- Tu as trop travaillé et tu as été trop stressée, dit-elle. Pourquoi ne demandes-tu pas un congé ?
- Je viens de commencer chez eux et tu voudrais que je prenne des vacances ? réplique la jeune fille. Mais pour quoi faire ?
- Te reposer ! Tu en as besoin… Tu sembles oublier, mais dans deux semaines tu te maries et le maquillage ne pourra pas dissimuler tes cernes.
- Je vais voir, promet-elle. Il est temps que j'y aille !
- Sans avoir pris de déjeuner ?
Besma l'embrasse sur la joue et part presque en courant, craignant que le transport de la société ne passe et parte sans elle. Mais elle arrive la première. Pendant un moment alors qu'elle attend, elle se sent observée. Elle a beau regardé autour d'elle, elle ne voit personne la regarder. Elle se dit que c'est un tour de son imagination. Après tout ce qu'elle est en train de vivre, ce serait normal qu'elle devienne paranoïaque…
A. K
(À suivre)


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