RESUME : Samir refuse de se confier à elle. Besma pense qu'il a une peine de cœur. Au dîner, il ne parle pas beaucoup. Il sort en compagnie de son mari. Ils tardent dehors. Besma les voit discuter. Samir de nature calme, lui paraît énervé. Il remet un papier à Idir. Tous deux, en rentrant, remarquent son regard suspicieux… 43iéme partie -Quoi ? Qu'est-ce que tu regardes ? Est-ce que j'ai une tache ? Samir regarde de près sa chemise mais il n'a ni tache de sauce ni de jus. - Non, pas ça. Je peux savoir pourquoi vous avez tardé ? Idir s'en prend à elle. Il n'est pas impoli, voire irrespectueux. Il tente de détendre l'atmosphère. - Attends qu'on soit seuls pour faire une scène ! Pas devant nos familles. Je vous jure, leur dit-il, à chaque fois que je traîne les pieds dehors, je dois subir un interrogatoire. - J'ai du mal à te croire, réplique Abdou. - Regardes ces yeux ! Là, elle est en train de contenir sa colère. Wallah… Dans le fond, il n'a pas vraiment tort. Besma s'efforce à sourire. Le fait qu'il la tourne en ridicule l'agace au plus haut point. Elle sent qu'il se passe quelque chose et qu'ils ne veulent pas qu'elle sache. - À tout ! menace-t-elle en levant une main menaçante. - Et maintenant vous me croyez ? dit Idir alors que leurs familles rient. Elle retourne à la cuisine et se met à laver la vaisselle. Sa belle-mère et sa mère la rejoignent et continuent de plaisanter sur leurs chamailles d'amoureux. Mais son mutisme et son visage fermé révèlent à sa mère ce qu'elle ne dit pas. Elle casse un verre et se blesse à la main. L'eau de l'évier devient vite rouge. Elle est si énervée qu'elle ne s'en rend pas compte. - Besma ! s'écrie sa belle-mère en lui retirant les mains de l'évier. Mais tu es blessée ! - Ah ! Djamila regarde la blessure, une petite entaille. - Ce n'est rien. As-tu de l'alcool ? - Dans la salle de bains, il y a une boîte à pharmacie, répond-elle alors que Kahina enserre sa main dans une serviette. Djamila revient vite avec le nécessaire. Rapidement, elle nettoie la plaie puis lui bande la main. - Mais qu'est-ce qui t'arrive ? - Rien. J'ai comme un mauvais pressentiment, murmure la jeune femme. Je m'excuse, mais j'ai envie de m'allonger un peu. - Mais bien sûr. Je comprends que tu sois épuisée. Après le travail, tu as préparé ce dîner, cela demande des forces et toi, tu n'as jamais le temps de te reposer, dit Djamila. Je n'aurais jamais dû accepter… - Ce n'est rien maman, rien du tout. Besma va s'étendre sur le lit. Elle a le cœur oppressé. Elle est convaincue qu'il se trame quelque chose à son insu. Pendant le dîner, elle a cru que Samir a une petite amie et qu'ils s'étaient chamaillés. Mais maintenant qu'elle y pense à tête reposée… - Ne bouge pas, je vais chercher un gant de toilette et de l'eau froide. En te rafraîchissant le visage, tu devrais te sentir mieux. - Oui, ça fait du bien. Ne voulant pas provoquer l'inquiétude du reste de la famille, Besma, après s'être rafraîchie le visage, décide de retourner au salon. Sa belle-mère a fini de ranger la cuisine. - Il ne fallait pas, lui dit-elle. - Tu sais ma fille, vas voir un médecin, lui conseille Kahina. On ne sait jamais, tu pourrais être enceinte et l'ignorer. Tu ne connais encore rien aux signes sympathiques de la grossesse. - Oui, c'est promis. J'irai en voir un. Retournons au salon, ils vont finir par croire qu'on est en train de comploter contre eux. Elles y retournent, mais la soirée étant déjà très avancée, Abdou propose de rentrer. - La prochaine fois, fais très attention ! - C'aurait pu être plus grave. Besma les rassure. - Ce genre d'accident arrive tous les jours en cuisine. - N'empêche, dit Samir. Fais attention ! Besma promet. Ils ne tardent pas à partir. Elle les regarde de la fenêtre de la cuisine monter en voiture et partir après un bref signe d'au revoir des mains. Idir, qui les a accompagnés dehors, prend tout son temps, pour rentrer. Mais elle est décidée à avoir des réponses à ses questions. Elle l'attend, impatiente, de lui fouiller les poches… A. K. (À suivre)