À l'inverse des années précédentes, c'est la première fois, depuis 1997, que la commune de Collo tourne le dos aux actions de solidarité à l'occasion du mois de Ramadhan. La seule action initiée, à ce jour, est celle qui a consisté en la distribution de 350 couffins financés par la wilaya de Skikda. Du coup, le nombre des aides octroyées a diminué du tiers alors que les besoins des populations démunies ont augmenté d'au-moins le double, par référence à la tendance nationale. Au même moment, c'est aussi la première fois, depuis plus de 10 ans, qu'aucun restaurant de la rahma n'est ouvert dans la ville pour offrir une chorba chaude aux passagers et, surtout, aux dizaines de Colliotes des deux sexes célibataires et démunis des moyens leur permettant de cuisiner chez eux. Collo est petite comme ville et tout le monde sait combien cette frange de la société, très soucieuse de sa dignité, souffre cette année de cette omission. Certains responsables locaux approchés justifient cette situation par les ressources financières limitées de la commune. Reste que la réussite des précédentes éditions est un contre-exemple, comme disent les mathématiciens, qui contredit la thèse. De tout temps, à Collo, le financement du couffin et du restaurant de la rahma a été l'œuvre des âmes charitables et la commune jouait le rôle du coordinateur et de garant du respect des textes régissant la solidarité. Il est arrivé que les ex-P/APC chapeautent les actions menées par des associations qui mettaient des centaines de couffins à la disposition du P/APC. Même le Croissant-Rouge mettait ses moyens au service de l'APC censée être plus proche des citoyens. Cette année, cette machine, pourtant bien huilée, s'est mise soudain à l'arrêt. Pour un ex-élu, “la collectivité locale est appelée, entre autres, à drainer les actions sociales sur son territoire. Quand on n'arrive pas à obtenir au-moins les mêmes résultats que ceux des années précédentes, c'est que, quelque part, il y a, soit perte de confiance de la part des citoyens-bailleurs, soit un mépris du rôle social d'une mairie de la part de l'assemblée”. Mourad Kezzar