Les relations bilatérales entre Alger et La Havane vont se hisser à moyen et long termes à un niveau appréciable au vu de l'évaluation des résultats obtenus dans le cadre de la haute commission mixte. Les relations bilatérales entre Alger et La Havane vont se hisser à moyen et long termes à un niveau appréciable au vu de l'évaluation des résultats obtenus dans le cadre de la haute commission mixte. C'est ce qui a été souligné, hier à Alger, lors d'un point de presse animé par l'envoyé spécial du président Raul Castro et ministre des Relations extérieures de la république de Cuba, Bruno Rodriguez Parilla, et le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Les deux responsables, tout en mettant en avant les liens historiques qui caractérisent Alger et La Havane, ont déclaré que «la coopération répond aux besoins et intérêts des deux peuples». M. Medelci, qualifiant ces relations d'«excellentes», a indiqué que la concertation connaîtra «un rythme régulier par une évaluation chaque année». Le responsable cubain, qui effectue une visite de trois jours en Algérie, pour la première fois, et qui s'achève aujourd'hui, a soutenu que les deux pays «avaient des défis et des objectifs communs» et que «l'étroitesse des relations» ouvre la voie pour aller de l'avant. S'agissant de l'actualité qui prévaut sur la scène internationale, en particulier sur le continent africain avec la crise libyenne, les deux responsables ont réitéré leur «soutien effectif» à l'initiative de l'Union africaine, particulièrement aux points portant sur «un cessez-le-feu immédiat et un dialogue inter-libyen pour sortir de la crise». Pour Mourad Medelci, il est «urgent de stopper toutes les opérations militaires en Libye même celles qui s'opèrent par voie aérienne», en référence aux frappes de l'Otan. S'agissant du déplacement en Libye du panel de l'Union africaine, arrivé hier à Tripoli, et qui sera aujourd'hui à Benghazi, en vue d'amener les deux parties à un cessez-le-feu, M. Medleci souhaite «de le voir durable s'il venait à se traduire». Ceci pour notre interlocuteur est l'ultime voie pour les Libyens «de décider entre eux de leur avenir». De son côté, Bruno Rodriguez Parilla a exprimé sa désapprobation de voir l'Otan s'incruster dans la crise libyenne, qui est, pour lui, «du ressort des Libyens». Il réaffirme le «soutien» de Cuba aux efforts du panel africain. S'agissant du rôle que devrait avoir le forum des Non-Alignés sur les questions brûlantes touchant à la sécurité, la paix et les tensions en cours, les deux responsables ont indiqué que la question a été abordée lors de leurs entretiens. Annonçant la tenue à Bali, à la mi-mai, de la conférence des ministres des Affaires étrangères des Non-Alignés, M. Medelci a rappelé que ces derniers se sont déjà exprimés sur la crise libyenne. La rencontre de Bali aura à se pencher sur bon nombre de questions importantes dont la sécurité et la paix dans le monde, a-t-il indiqué, en précisant que «même la résolution 1973 sera abordée» ; «nous y travaillons sur cette question avec nos partenaires dont Cuba». La rencontre de Bali amènera des réponses concrètes, espèrent les deux ministres, d'autant plus que la précipitation dans l'adoption de la résolution 1973 et sa traduction rapide sont une nouveauté comme c'est le cas aussi du recours à l'Otan pour l'application d'une résolution émanant du Conseil de sécurité. Par ailleurs, à une question sur les propos tenus par Barack Obama, lors de sa récente visite en Chili, sur Cuba, Rodriguez Parilla a déclaré que le président américain «a failli à ses engagements». «Il n'y aucun changement dans la politique américaine en direction de Cuba» souligne-t-il, ajoutant à ce propos qu'«il y a eu intensification de la politique américaine à l'égard de Cuba notamment dans le domaine du transfert financier», ce qui semble être un soutien au blocus américain contre Cuba depuis 1961. «Ce n'est pas La Havane qui cherche à renverser le gouvernement de Washington et ce n'est pas Cuba qui a une base militaires sur le territoire américain», conclut M. Parilla. Karima Bennour