«Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, se dit rassuré, après son entretien téléphonique avec son homologue algérien, mardi, que l'Algérie n'ait pas envoyé d'aides logistiques à Kadhafi dans sa guerre contre les insurgés.» L'information est reprise en ces termes par tous les canaux d'information, y compris les plus officiels. «Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, se dit rassuré, après son entretien téléphonique avec son homologue algérien, mardi, que l'Algérie n'ait pas envoyé d'aides logistiques à Kadhafi dans sa guerre contre les insurgés.» L'information est reprise en ces termes par tous les canaux d'information, y compris les plus officiels. On se croirait vraiment dans les années cinquante, où la France métropolitaine veillait sur ses colonies, jusqu'après leur indépendance, et se voyait dans son droit d'interpeller n'importe quel pays voisin sur quelques soupçons d'ingérence dans ses territoires. Depuis l'éclatement des évènements en Libye, toute la diplomatie occidentale est mobilisée pour appuyer l'effort de guerre qui y est mené, et s'affiche plutôt comme un instrument de domination et de prédation. Après l'arrogance d'une Condoleeza Rice, au temps de la guerre d'Irak, on découvre aujourd'hui le style Juppé. Mais le plus grave est qu'en face, il faut dire, notre diplomatie ne joue plus son rôle pour défendre la position algérienne, et se trouve incapable d'initiatives dans le conflit libyen notamment, et ne fait pas assez pour expliquer et convaincre sur les menaces potentielles qui pèsent sur notre sécurité. On ne lui demande pas d'être offensive, parce que l'Algérie n'est pas dans une position de s'attirer les foudres d'une coalition internationale dans le cas de la Libye aujourd'hui ; certaines déclarations, bien maladroites, à l'image de celle d'Abdelaziz Belkhadem, ne font qu'enfoncer notre pays. Mais ce n'est pas aussi une raison d'afficher un profil bas, comme le fait Mourad Medelci lors de son entretien avec Alain Juppé. Il nous faudrait, dans pareil cas, une diplomatie autrement plus alerte. M. A.