PARIS - L'Algérie a assuré lundi à la France, lors d'un entretien téléphonique, qu'elle n'avait pas fourni plusieurs centaines de véhicules armés aux forces libyennes de Mouammar Kadhafi, a indiqué mardi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. "J'ai eu un entretien très cordial avec mon homologue. Je lui ai dit +voilà, il y a des informations qui circulent selon lesquelles Kadhafi aurait reçu plusieurs centaines de véhicules armés et transportant des munitions en provenance d'Algérie+", a déclaré le ministre français lors d'une rencontre avec l'Association de la presse diplomatique française. "Je lui ai posé la question et il m'a assuré que (...) ce n'était pas vrai", a ajouté Alain Juppé. Dans un communiqué à Alger, diffusé un peu plus tôt par l'agence APS, le ministère algérien des Affaires étrangères ne mentionne pas cet aspect de la conversation, en annonçant que le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, "s'est entretenu lundi au téléphone avec son homologue français, Alain Juppé". L'entretien a porté sur "l'état et les perspectives de développement des relations bilatérales algéro-françaises ainsi que sur la situation qui prévaut au niveau de la région du Maghreb", ajoute ce communiqué. Les rebelles libyens ont accusé à plusieurs reprises Alger de soutenir Kadhafi, ce qu'a démenti le gouvernement algérien. Interrogé d'autre part sur son jugement d'un "bon début" après l'annonce de réformes par le président algérien Abdelaziz Bouteflika, jugées insuffisantes par la presse indépendante et l'opposition en Algérie, Alain Juppé a répondu: "Quand on dit que c'est un bon début, ça veut dire qu'il faut une suite".