Le directeur général de la recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hafidh Aourag, s'est déclaré étonné par le chiffre donné récemment dans certains journaux concernant la «fuite des cerveaux». Le directeur général de la recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hafidh Aourag, s'est déclaré étonné par le chiffre donné récemment dans certains journaux concernant la «fuite des cerveaux». Il remet en cause ce chiffre. Pour identifier ce problème, il prend les trois sources que sont les étudiants partis étudier à l'étranger et qui ne reviennent pas, les chercheurs qui étaient dans les centres de recherche et qui sont partis à l'étranger, et les professionnels des secteurs socioéconomiques partis à l'étranger. Le secteur de l'enseignement supérieur a des chiffres, dit-il, pour les deux premières catégories et aucun chiffre pour la troisième. Il rappelle que dans les années 70, la démarche consistait à envoyer le maximum d'étudiants boursiers à l'étranger pour le retour du minimum. Durant cette période, fait-il observer, les boursiers envoyés à l'étranger étaient annuellement au nombre d'un millier dont 800 étudiants et le reste enseignants. Dans les années 90, le nombre de boursiers envoyés à l'étranger a été réduit : 600 dont 400 étudiants et 200 enseignants. Après 2006, la proportion a été inversée, sur les 650 boursiers à l'étranger, 150 étaient étudiants et 500, enseignants. Globalement, résume-t-il, de 1970 à 2011, 50 000 enseignants et étudiants ont été envoyés à l'étranger et si on considère la période 1970 à 1990, sur vingt ans, ce nombre est de 20 000 pour une dépense de 420 millions de dollars. Plus précisément, fait-il savoir, de 1994 à 2006, la dépense en bourses à l'étranger a été de 36 millions de dollars et non pas de 40 milliards de dollars comme répercuté par certains journaux. M. Aourag fait remarquer que 40 à 60% des bousiers à l'étranger sont revenus en tant qu'enseignants ou chercheurs. La déperdition, souligne-t-il, est de 50% de ceux qui ont été envoyés. Les 25 000 boursiers qui sont restés à l'étranger pour s'y installer représentent une dépense de formation de quelque 700 millions de dollars. En outre, fait-il constater, parmi ceux qui sont restés à l'étranger, il y a les cerveaux et il y a les autres. Il admet que l'envoi de boursiers à l'étranger n'a pas été accompagné par la préparation de l'environnement favorable à la progression de ceux qui reviennent. Aujourd'hui, fait-il observer, la situation s'est nettement améliorée pour la recherche avec la prise en charge des problèmes socioprofessionnels. Il révèle qu'il y a un projet de donner plus d'autonomie aux chercheurs pour gérer leur budget de recherche. La demande de retour au pays est très forte, dit-il. 200 chercheurs établis à l'étranger ont été choisis pour un partenariat avec le ministère pour la mise en place de projets structurants, pour faire le transfert de technologie et pas seulement pour des projets académiques. 1 500 chercheurs installés à l'étranger ont déposé des demandes d'équivalence avec la volonté de revenir au pays. Une centaine d'entre eux sont actuellement dans des centres de recherche en Algérie. Lakhdar A.