Le premier secrétaire du FFS (Front des forces socialistes), Karim Tabbou, a réitéré les positions traditionnelles de son parti, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Il souligne, encore une fois, la revendication de l'élection d'une assemblée constituante pour mettre en place une base institutionnelle en vue d'élaborer une Constitution qui sera l'émanation de la volonté populaire. A propos de la révision constitutionnelle annoncée par le président de la République, M. Tabbou estime que le problème ne réside pas dans la Constitution. «Nous avons eu la preuve, plusieurs fois, dit-il, que le problème n'a jamais été le contenu d'une Constitution.» La priorité, fait-il observer, est d'aller vers la démocratie, pas vers la révision de la Constitution. Sur la commission qui sera chargée de préparer la révision de la Constitution, il souligne que le meilleur moyen de tuer un problème est de lui créer une commission. Il cite la commission d'enquête parlementaire sur la fraude électorale dont a fait partie le FFS en 199 et rappelle qu'à ce jour, le rapport de cette commission n'a pas été rendu public, pis encore, ajoute-t-il, il a disparu de l'Assemblée nationale. Pour le FFS, affirme-t-il, «les vraies commissions s'expriment à travers les contestations populaires». Il considère que toutes les Constitutions algériennes ont été élaborées par un groupe de personnes. «On n'a pas donné la chance aux Algériens d'élaborer eux même la Constitution.» A propos de la volonté de donner à la femme sa place dans les institutions élues, il estime que la première mesure à prendre en faveur de la femme, c'est l'abrogation du Code de la famille qui réserve à la femme un statut de mineur. Il relève, par ailleurs, que la totalité des pouvoirs s'exerce en dehors de tout contrôle. Cela concerne toutes les institutions et, ajoute-t-il, parfois cela existe même au niveau des APC. Il constate que des agents de l'administration ont plus de pouvoir et décident à la place des élus. Concernant l'activité du FFS, c'est une activité, dit-il, de proximité avec la population, d'échange et d'écoute, pour rétablir la relation du citoyen à la politique. Il estime que le changement indispensable peut être pacifique et sérieux. Lakhdar A.